PatricePouillard est venu sur Btlv pour parler de son nouveau film " BAM : Les bĂątisseurs de l'Ancien Monde". L'Ăźle de PĂąques, Machu Picchu, le temple de Louxor, ou encore celui de Bayon au ILL RUN AWAY. (#) Sujet: make me your ( v i l l a i n ) -- orion. 🕑 Mer 20 Juil - 9:42. - orion del toro -. please forgive me for being a sinner. god, forgive me for i have sinned. IDENTITE ☜ ( orion del toro gonzalez ) del toro, patronyme royal dans la lumiĂšre du soleil. et fiertĂ© lĂ©gendaire de l'habiter le royaume familial. hĂ©ritage BĂątisseursde l'ancien monde. BĂątisseurs de l'ancien monde en Streaming. Documentaires-Civilisations anciennes. Non diffusĂ© en ce moment Ă  la tĂ©lĂ©vision. Documentaires-Civilisations Ila Ă©tĂ© piratĂ© en 2012 sur YouTube, puis torrent, streaming, etc. 10 millions de vues sur YouTube en France entre 2012 et 2018, multi diffusĂ© sur RMC DĂ©couverte pendant 4 ans : la presse LidĂ©e de repenser la planification de JĂ©rusalem est celle d’un ancien combattant du Lehi, ShabtaĂŻ Ben Dov, qui l’a dĂ©veloppĂ©e il y a 42 ans, peu de temps aprĂšs la rĂ©unification de la ville. Ben Dov, qui n’était pas un Juif pratiquant, a pourtant dessinĂ© la JĂ©rusalem future, avec le Temple en son centre. Selon lui, les concepteurs de la JĂ©rusalem moderne (aprĂšs 1967) ont Vay Tiền Nhanh Ggads. PubliĂ© le 25/01/2012 Ă  0911 Une trĂšs gosse canalisation d'eau s'est rompue tĂŽt hier matin Ă  hauteur du monument aux Morts,en haut de la rue de Verdun, transformĂ©e en torrent d'eau et de boue. Un vĂ©hicule de VĂ©olia est tombĂ© dans une crevasse. Il Ă©tait environ cinq heures du matin, hier, lorsque l'Ă©quipage qui se trouvait Ă  bord d'en engin de nettoiement de la sociĂ©tĂ© VĂ©olia s'est fait une grosse frayeur. En effet, alors que le vĂ©hicule Ă©tait en haut de la rue de Verdun, Ă  hauteur du monument aux Morts, la chaussĂ©e s'est affaissĂ©e sous lui et l'arriĂšre du vĂ©hicule a plongĂ© » un mĂštre plus bas. La cause de cet affaissement s'est trĂšs vite manifestĂ©e. Il s'agissait de la rupture d'une grosse canalisation d'eau, de 50 centimĂštres de diamĂštre, qui alimente une partie de la Bastide. Heureusement, les trois passagers de la balayeuse n'ont pas Ă©tĂ© blessĂ©s dans l'accident. Quant Ă  la fuite d'eau, elle a transformĂ© la rue de Verdun en un vĂ©ritable torrent d'eau et de boue, inondant au passage des commerces situĂ©s de part et d'autre des trottoirs, sans occasionner de dĂ©gĂąts majeurs. Quelques minutes aprĂšs que l'alerte a Ă©tĂ© donnĂ©e, tout le personnel d'astreinte Ă  la Lyonnaise a Ă©tĂ© mobilisĂ©, ainsi que d'importants moyens matĂ©riels. L'alimentation de la canalisation a Ă©tĂ© coupĂ©e, privant l'ensemble de la rue, mais aussi la place Davilla et quelques maisons rattachĂ©es d'eau courante. Le dispositif d'alerte tĂ©lĂ©phonique a Ă©tĂ© mis en route pour informer les usagers et dĂšs que la balayeuse a pu ĂȘtre remorquĂ©e, Ă  l'aide d'imposantes chaĂźnes, les travaux de remplacement de la canalisation brisĂ©e ont pu commencer. Pour ce faire, la crevasse initialement gĂ©nĂ©rĂ©e par la fuite a Ă©tĂ© transformĂ©e en un trou bĂ©ant, creusĂ©e par des pelles. L'alimentation en eau devait ĂȘtre rĂ©tablie hier en fin de journĂ©e. Quelques minutes seulement aprĂšs la coupure gĂ©nĂ©rale, la Lyonnaise a mis en place un dispositif de distribution de bouteilles pour les usagers. Le chiffre 500 MillimĂštres> De diamĂštre. La canalisation a rejetĂ© des dizaines de litres d'eau Ă  la seconde. Canalisations sous surveillance permanente» selon la lyonnaise Selon la Lyonnaise des Eaux, l'ensemble du rĂ©seau de canalisations sous-terraines est placĂ© sous surveillance permanente. Pour autant, ce genre d'incident n'est pas rare». Pour les Ă©ventuels dĂ©gĂąts provoquĂ©s, la Lyonnaise devra examiner le contrat qui la lie Ă  l'AgglomĂ©ration afin de dĂ©terminer qui devra saisir sa compagnie d'assurance. Évangile du 3e dimanche de PĂąques annĂ©e C, selon l’écrit de Jean 21, 1-19 1 JĂ©sus se manifeste encore aux disciples sur le bord de la mer de TibĂ©riade. Voici comment il se manifeste. 2 Il y a ensemble Simon-Pierre, Thomas appelĂ© le jumeau et NathanaĂ«l originaire de Cana en GalilĂ©e, et les fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e, et deux autres de ses disciples. 3 Simon-Pierre leur dit Je m’en vais pĂȘcher. Ils lui disent Nous allons nous aussi avec toi. Ils sortent et montent dans la barque. Cette nuit-lĂ  ils ne capturent rien. 4 Quand l’aube est dĂ©jĂ  arrivĂ©e, JĂ©sus se tient sur le rivage. Cependant les disciples ne savent pas que c’est JĂ©sus. 5 Alors JĂ©sus leur dit Les enfants! Avez-vous quelque chose Ă  manger? Ils lui rĂ©pondent Non! 6 Il leur dit Jetez le filet sur le cĂŽtĂ© droit du bateau et vous trouverez. Ils jettent donc et n’ont plus la force de le tirer Ă  cause de la multitude de poissons. 7 Alors le disciple que JĂ©sus aime dit Ă  Pierre C’est le Seigneur! Alors, quand Simon-Pierre entend que c’est le Seigneur, il se ceint de sa blouse -car il est dĂ©vĂȘtu- et il se jette Ă  la mer. 8 Les autres disciples viennent en barque, en tirant le filet plein de poissons. Ils ne sont pas loin de la terre Ă  environ cent mĂštres. 9 Lorsqu’ils dĂ©barquent Ă  terre, ils voient qu’il y a lĂ  un feu de braises et du poisson placĂ© dessus et du pain. 10 JĂ©sus leur dit Apportez de ces poissons que vous venez de capturer. 11 Simon-Pierre monte donc et tire Ă  terre le filet plein de gros poissons 153. Bien qu’il y en ait tant, le filet ne se dĂ©chire pas. 12 JĂ©sus leur dit Venez manger! Pas un des disciples n’ose le questionner Toi, qui es-tu?» car ils savent que c’est le Seigneur. 13 JĂ©sus vient donc et prend le pain et leur donne; et le petit poisson de mĂȘme. 14 C’est la troisiĂšme fois que JĂ©sus se manifeste aux disciples depuis qu’il s’est rĂ©veillĂ© d’entre les morts. 15 Quand ils ont mangĂ©, JĂ©sus dit Ă  Simon-Pierre Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci? Il lui dit Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’amitiĂ© pour toi. Il lui dit Fais paĂźtre mes agneaux. 16 Il lui redit une deuxiĂšme fois Simon, fils de Jean, m’aimes-tu? Il lui dit Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’amour pour toi. Il lui dit Sois pasteur de mon troupeau. 17 Il lui dit pour la troisiĂšme fois Simon, fils de Jean, as-tu de l’amour pour moi? Pierre est attristĂ© de ce qu’il lui dise pour la troisiĂšme fois As-tu de l’amour pour moi? Il lui dit Seigneur, toi tu sais tout; tu connais mon amour pour toi. JĂ©sus lui dit Fais paĂźtre mon troupeau. 18 Amen, amen, je te dis quand tu Ă©tais jeune, tu nouais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Mais quand tu deviendras vieux, tu Ă©tendras les bras et un autre nouera ta ceinture et il t’entraĂźnera lĂ  oĂč tu ne veux pas. 19 Il dit cela pour signifier de quelle mort il glorifiera Dieu. AprĂšs ces paroles, il lui dit Suis-moi! — Le commentaire du pain sur la table, par Georges Convert. Ce chapitre 21 peut se comparer Ă  un triptyque qui dĂ©crit les activitĂ©s de la premiĂšre communautĂ© chrĂ©tienne d’aprĂšs Paques le premier volet relate la pĂȘche miraculeuse; le second volet raconte le repas de JĂ©sus et de ses disciples; la troisiĂšme volet dĂ©crit le dialogue entre JĂ©sus et Pierre. Au premier abord ce texte semble un ajout au rĂ©cit Ă©vangĂ©lique de Jean. Le chapitre prĂ©cĂ©dent s’est terminĂ© par une conclusion qui semble finale JĂ©sus a opĂ©rĂ© bien d’autres signes qui ne sont pas consignĂ©s dans ce livre. Ceux-ci l’ont Ă©tĂ© pour que vous croyiez que JĂ©sus est le messie, le fils de Dieu Jn 20,30-31. Pourtant voici que le rĂ©cit reprend avec une apparition de JĂ©sus, qu’on dit la troisiĂšme. La scĂšne n’est plus Ă  JĂ©rusalem, comme dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, mais en GalilĂ©e. C’est sur cette mer qui est un lac que Luc a situĂ© une pĂȘche miraculeuse qui se dĂ©roule au dĂ©but du ministĂšre de JĂ©sus cf. Lc 5,1-11. On s’est demandĂ© si ce n’était pas la mĂȘme pĂȘche que chaque Ă©vangĂ©liste aurait utilisĂ©e en la plaçant Ă  l’endroit le plus intĂ©ressant pour sa catĂ©chĂšse. Ce rĂ©cit ne semble pas ĂȘtre la suite du rĂ©cit prĂ©cĂ©dent d’une part, il ne nous est pas donnĂ© de jour pour cette apparition; d’autre part, il serait surprenant que les disciples ne reconnaissent pas le RessuscitĂ© puisqu’il leur ait apparu dĂ©jĂ  deux fois et qu’il leur a confiĂ© de poursuivre sa mission de rĂ©conciliation Ceux Ă  qui vous remettrez les pĂ©chĂ©s, ils leur seront remis Jn 20,23. Ce rĂ©cit se prĂ©sente plutĂŽt comme une sorte d’épilogue -indĂ©pendant chronologiquement de ce qui prĂ©cĂšde- comme on reproduirait Ă  la fin d’un livre une peinture rĂ©sumant tout l’ouvrage. Simon-Pierre monte donc et tire Ă  terre le filet plein de gros poissons 153. Bien qu’il y ait tant, le filet ne se dĂ©chire pas. Pourquoi les disciples sont-ils retournĂ©s Ă  leur premier travail de pĂȘcheurs? Dans les rĂ©cits de Marc et de Matthieu, au matin de PĂąque, le messager divin annonce aux disciples qu’ils verront JĂ©sus ressuscitĂ© en GalilĂ©e Vous cherchez JĂ©sus de Nazareth, le crucifiĂ© il n’est pas ici. Allez dire Ă  ses disciples et Ă  Pierre Il vous prĂ©cĂšde en GalilĂ©e; c’est lĂ  que vous le verrez Mc 16,6-7. L’Évangile de Pierre un texte datĂ© du 2e siĂšcle va dans le mĂȘme sens Or, le dernier jour des Azymes, beaucoup de gens s’en retournĂšrent chez eux. Nous, les douze disciples du Seigneur, nous pleurions et nous Ă©tions affligĂ©s. Chacun, attristĂ© par l’évĂ©nement, rentra chez lui. Quant Ă  moi, Simon-Pierre, et mon frĂšre AndrĂ©, nous prĂźmes nos filets et nous allĂąmes Ă  la mer» Évangile de Pierre, 58-60. Comme dans le rĂ©cit de Luc, les pĂȘcheurs peinent toute la nuit sans rien prendre. Dans le rĂ©cit de Luc, la pĂȘche miraculeuse se terminait par l’appel de JĂ©sus DĂ©sormais, ce sont des humains que vous prendrez vivants Lc 5,10. Ici aussi la pĂȘche est vĂ©cue comme un mimodrame celui de la vocation des disciples de JĂ©sus appelĂ©s Ă  jeter le filet avec lui pour arracher les ĂȘtres humains aux forces du mal en les rassemblant dans la famille du PĂšre des cieux. La nuit symbolise le monde privĂ© de la lumiĂšre de Dieu. Les eaux profondes de la mer Ă©voquent les forces du mal, les abĂźmes de la mort spirituelle. JĂ©sus est bien la lumiĂšre qui est venue dans le monde Jn 12,46 pour que ceux qui mettent en lui leur confiance ne demeurent pas dans les tĂ©nĂšbres. Alors que, sans JĂ©sus, les disciples ont peinĂ© sans rien prendre, avec lui, ils vont arracher aux forces du mal, aux abĂźmes marins, 153 poissons. On s’est beaucoup interrogĂ© sur ce chiffre. Aucune des explications n’est totalement concluante. Saint JĂ©rĂŽme disait que les naturalistes de langue grecque avaient recensĂ© 153 espĂšces de poissons. Le chiffre signifierait donc que c’est la totalitĂ© des ĂȘtres humains qui sont appelĂ©s Ă  ĂȘtre rassemblĂ©s dans le rĂšgne de Dieu. Saint Augustin parvenait au mĂȘme sens mais en voyant, dans le chiffre 153, la somme des nombres jusqu’au nombre premier indivisible 17 1 + 2 + 3 + 4 
 jusqu’à 17 = 153. En reprĂ©sentant graphiquement chaque nombre par autant de points correspondants, alignĂ©s et centrĂ©s les uns au-dessous des autres, on dessine un triangle Ă©quilatĂ©ral, dont chaque cĂŽtĂ© a une longueur de 17 points» B. Schwank, AssemblĂ©e du Seigneur 24, p. 60. Voici donc rĂ©alisĂ©e la promesse faite par JĂ©sus lorsqu’il annonçait sa mort Maintenant le Prince de ce monde va ĂȘtre jetĂ© dehors. Quand je serai Ă©levĂ© de terre, j’attirerai Ă  moi tous les ĂȘtres humains Jn 12,32. Ce sera la tĂąche des disciples de JĂ©sus tout au long de l’histoire, celle de l’Église, Ă  la suite de JĂ©sus qui a donnĂ© sa vie pour rassembler dans l’unitĂ© les enfants de Dieu qui sont dispersĂ©s Jn 11,52. Mais cette pĂȘche, qui rassemble une multitude de poissons, peut ĂȘtre aussi la prĂ©figuration de l’aboutissement de cette mission une autre maniĂšre de raconter le Jour du Jugement dernier cf Mt 25,31ss, le grand Jour de l’inauguration de la victoire du RĂšgne de Dieu sur le m le verbe traduit que JĂ©sus manifeste sa gloire. Le verbe est peut-ĂȘtre employĂ© ici pour souligner qu’à travers la pĂȘche miraculeuse, le RessuscitĂ© va manifester sa gloire de fils unique de Dieu, c’est-Ă -dire la puissance de son amour pour les ĂȘtres humains. Comment se fera cette manifestation? Ici, les disciples sont sept. On sait que ce chiffre est le symbole de la totalitĂ©. Il est utilisĂ© dans les rĂ©cits du deuxiĂšme repas des pains multipliĂ©s cf Mc 8,1 et ss, qui veulent dĂ©crire que le repas du Seigneur rassemblera des gens de tous les peuples, et pas seulement des gens du peuple Juif. Dans la premiĂšre communautĂ© de JĂ©rusalem, on choisira aussi 7 diacres pour servir les chrĂ©tiens qui ne sont pas d’origine juive En ces jours-lĂ , le nombre des disciples augmentait et les HellĂ©nistes se mirent Ă  rĂ©criminer contre les HĂ©breux parce que leurs veuves Ă©taient oubliĂ©es dans le service quotidien. Les Douze convoquĂšrent alors l’assemblĂ©e plĂ©niĂšre des disciples et dirent Il ne convient pas que nous dĂ©laissions la parole de Dieu pour le service des tables. Cherchez plutĂŽt parmi vous, frĂšres, sept hommes de bonne rĂ©putation, remplis d’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cette fonction.» On choisit Etienne, un homme plein de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, ParmĂ©nas et Nicolas, prosĂ©lyte d’Antioche Ac 6,1-6. Fais paĂźtre mon troupeau! JĂ©sus avait dit Ă  Pierre Quand tu seras revenu, affermis tes frĂšres Lc 22,32. Ici, il lui confie de continuer sa propre mission de pasteur. Le pasteur est celui qui nourrit son troupeau en le menant sur les terres nourrissantes. Pasteur, pĂąturages, repas ont la mĂȘme origine, la racine pa ce qui nourrit. Il est demandĂ© Ă  Pierre de veiller Ă  rompre le pain de la Parole Ă  ses frĂšres pour nourrir leur foi. Mais le bon pasteur est aussi celui qui donne et se donne Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent
. et je me dessaisis de ma vie pour les brebis Jn 10,15. JĂ©sus rappelle Ă  Pierre que sa mission de pasteur le conduira aussi au don de sa vie Un autre te mĂšnera lĂ  oĂč tu ne voudrais pas v. 18. Le rĂ©dacteur de l’évangile explique que JĂ©sus indique ainsi par quelle mort Pierre glorifiera Dieu. L’histoire nous dit que Pierre sera martyrisĂ© Ă  Rome en l’an 64 et qu’il a probablement Ă©tĂ© crucifiĂ©. C’est peut-ĂȘtre Ă  cette crucifixion que fait allusion le fait d’étendre les bras. En effet, dans les textes chrĂ©tiens anciens Ă©tendre les bras est une expression qui est utilisĂ©e pour dire ĂȘtre crucifiĂ©. La premiĂšre lettre de Jean Ă©tend d’ailleurs Ă  tout chrĂ©tien l’exigence de se donner jusqu’au don de sa vie JĂ©sus a donnĂ© sa vie pour nous, nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frĂšres 1Jn3,16. Cet amour qui est demandĂ© n’est pas seulement celui de l’amitiĂ© humaine mais celui qui vient de Dieu l’agapĂ©, comme le dit encore la lettre de Jean Mes biens aimĂ©s, aimons-nous les uns les autres l’amour vient de Dieu et celui qui aime est nĂ© de Dieu 1Jn 4,7. Si cette exigence de livrer sa vie est demandĂ©e Ă  tout disciple, a fortiori est-elle inscrite dans la vocation du pasteur. VoilĂ  donc, en finale du rĂ©cit de Jean, un triptyque qui dĂ©crit l’avenir de l’assemblĂ©e des disciples de JĂ©sus ils ont mission d’ĂȘtre des rassembleurs, des bĂątisseurs de communion dans le monde; ils se retrouvent Ă  la table du Seigneur pour se nourrir de sa Parole et de son amour; ils ont, au sein de leur communautĂ©, des pasteurs qui veillent Ă  rompre le Pain du Christ. Cela ne peut se faire sans que chaque disciple se situe face Ă  JĂ©sus, en passant de l’état de serviteur Ă  celui d’ami Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que fait son maĂźtre; je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprĂšs de mon PĂšre, je vous l’ai fait connaĂźtre Jn 15,15. Vivre en disciple du Christ, c’est lier avec JĂ©sus une amitiĂ© forte et passionnĂ©e. Mais la qualitĂ© de notre amitiĂ© avec JĂ©sus passera par la qualitĂ© de notre amour pour le prochain on ne peut aimer JĂ©sus en vĂ©ritĂ© qu’en aimant de bontĂ© gĂ©nĂ©reuse son prochain Si quelqu’un dit J’aime Dieu», et qu’il haĂŻsse son frĂšre, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frĂšre, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas 1Jn 4,20. Et on ne peut aimer de bontĂ© gĂ©nĂ©reuse qu’en puisant en JĂ©sus la force de cet amour. C’est ce qu’au 5e siĂšcle saint Augustin disait dĂ©jĂ  Ă  ses diocĂ©sains Aimons-le donc, que rien ne nous soit plus cher que lui. Pierre ne lui dit rien d’autre que son amour. Le Seigneur ne lui demande rien d’autre que cet amour. Pensez-vous que le Seigneur ne nous interpelle pas? Pierre seul a-t-il mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre interpellĂ©, pas nous? À la lecture de ce texte, chaque chrĂ©tien se sent interpellĂ© en son coeur, et quand tu entends le MaĂźtre demander Pierre, m’aimes-tu? pense qu’il est un miroir, et regarde-toi dedans. Pierre portait-il autre chose que la figure de l’Église? Lorsque le Seigneur interpelle Pierre, c’est nous qu’il interpelle, c’est l’Église qu’il interpelle.» citĂ© dans Lectures pour chaque jour de l’annĂ©e, Cerf 1974, p. 246. Au milieu des souffrances de ce monde, isolĂ©s dans nos tours d’ivoire, nous risquons de ne plus te voir. Ta prĂ©sence au milieu de nous se manifeste quand nous partageons le pain. Apprends-nous Ă  nourrir le jardin de la terre hommes et femmes innombrables, diffĂ©rents mais appelĂ©s Ă  aimer. Que nos communautĂ©s deviennent signes du pain et du vin partagĂ©s Que le silence amoureux de ta prĂ©sence absente devienne notre force pour rassembler sous le toit de l’amour tous les humains. Amen! Georges Convert »»» Questions 1. À quel moment de la vie de JĂ©sus se situe cet Ă©pisode? 2. Quel peut ĂȘtre le sens symbolique du chiffre 153? 3. Quelle est la signification de ce partage du repas pour les disciples qui ont abandonnĂ© JĂ©sus lors de son arrestation? 4. Comment comprendre la triple demande de JĂ©sus Ă  Pierre? 5. Quel est le sens symbolique du chiffre 7? 6. Quel est le sens du mot pasteur? 7. Que peut signifier pour l’Église d’aujourd’hui la pĂȘche miraculeuse? 8. À qui s’applique aujourd’hui la demande de JĂ©sus Ă  Pierre de paĂźtre le troupeau? pour dĂ©couvrir la page dĂ©diĂ©e Ă  Sri Aurobindo, MĂšre et Satprem avant lecture Table des MatiĂšres PrĂ©face Ă  la deuxiĂšme Ă©dition PrĂ©face Ă  la troisiĂšme Ă©dition Introduction 1. Un Occidental accompli 2. La Loi Ă©ternelle 3. Fin de l’intellect 4. Le silence mental Les constructions mentales MĂ©ditation active Transition Descente de la Force Emergence d’un nouveau mode de connaissance Le mental universel Les centres de conscience La personnalitĂ© frontale L’individualisation de la conscience Conscience-Force, Conscience-Joie 6. La pacification du vital Limites de la morale L’habitude de rĂ©pondre Les forces adverses Le vital vrai 7. Le centre psychique La naissance psychique La croissance psychique Ă  partir de lĂ  prĂ©sentation sur 2iĂšme page _________________________________________________________________________ SRI AUROBINDO Ou l’aventure de la conscience PrĂ©face Ă  la 2Ă© Ă©dition 27 janvier 1970 1. Le rĂšgne de l’aventure est terminĂ©. Sur terre, nous savons bien que le temps des Cortez et des Pizarre est fini. La mĂȘme mĂ©canique nous enserre, la souriciĂšre se referme. Nous sommes donc mis au pied du mur, devant le dernier terrain qu’il nous reste Ă  explorer, l’ultime aventure nous-mĂȘmes. Il faut dĂ©boucher ailleurs. Mais il y a toutes sortes d'”ailleurs”. Ceux de la drogue sont semĂ©s de danger et surtout ils dĂ©pendent d’un moyen extĂ©rieur. Ceux de la psychanalyse manquent du levier de conscience qui permet d’aller oĂč l’on veut, en maĂźtre et non en tĂ©moin impuissant ou en victime maladive. Ceux de la religion sont plus illuminĂ©s mais ils dĂ©pendent aussi d’un dieu ou d’un dogme, et surtout ils nous enferment dans un type d’expĂ©rience car on peut aussi bien et davantage, ĂȘtre prisonnier des mondes ailleurs que du monde ici. 2. Finalement la valeur d’une expĂ©rience se mesure Ă  son pouvoir de transformation de la vie, sinon nous sommes devant un vain rĂȘve ou une hallucination. Or, Sri Aurobindo nous fait faire une double dĂ©couverte dont nous avons un besoin urgent si nous voulons transformer notre monde. En suivant pas Ă  pas sa prodigieuse exploration – sa technique des espaces intĂ©rieurs – nous sommes amenĂ©s Ă  la plus grande dĂ©couverte de tous les temps, Ă  savoir que la conscience est un pouvoir. Nous pouvons mieux que nos machines et que cette Ă©norme MĂ©canique qui nous Ă©touffe si nous voulons descendre dans notre propre coeur comme des explorateurs mĂ©thodiques, rigoureux et lucides. Satprem — PrĂ©face Ă  la 3iĂšme Ă©dition 31 janvier 2003 La Loi de la Terre loi de la Terre une loi de BeautĂ© et de VĂ©ritĂ©. Peut-ĂȘtre y a-t-il une autre Sagesse et une autre Source et une Terre nouvelle du quaternaire sous nos dĂ©combres d’anthropoĂŻdes attardĂ©s qui n’ont pas fini de pousser. Une maniĂšre d’ĂȘtre nouvelle. “Un autre ĂȘtre sur la terre”, disait Sri Aurobindo. La derniĂšre Aventure. Satprem INTRODUCTION _____________ Depuis un demi siĂšcle dĂ©jĂ , la psychologie n’a cessĂ© de rĂ©intĂ©grer les dĂ©mons dans l’homme; il se pourrait comme l’avait pensĂ© Malraux, que la tĂąche du prochain demi-siĂšcle soit d’y rĂ©intĂ©grer les dieux ou plutĂŽt comme le voulait Sri Aurobindo, de rĂ©intĂ©grer l’Esprit dans l’homme et la matiĂšre et de crĂ©er la vie divine sur terre. Il y a bien des façons de se mettre Ă  l’Oeuvre ; en fait nous avons chacun notre ouverture particuliĂšre pour l’un, ce sera une piĂšce bien ouvrĂ©e, pour l’autre une belle idĂ©e, pour d’autres une page de musique, une riviĂšre
. toutes sont des maniĂšres de respirer dans l’Infini. Il y a un Sri Aurobindo philosophe, un Sri Aurobindo poĂšte qu’il fut essentiellement, un visionnaire de l’évolution. Il y a aussi un Sri Aurobindo explorateur qui Ă©tait yogi aussi. N’a-t-il pas dit que le yoga est l’art de la dĂ©couverte consciente de soi ? C’est cette exploration que nous voudrions entreprendre avec lui. Il n’y a pas de raison qu’un jour la fenĂȘtre ne s’ouvre pas qui nous ensoleillera pour toujours. A vrai dire, ce n’est pas une mais plusieurs fenĂȘtres qui s’ouvrent tour Ă  tour chaque fois sur un espace plus vaste. C’est un changement de conscience aussi radical que le passage du sommeil Ă  la veille. Aurobindo n’est pas seulement l’explorateur de la conscience, c’est un bĂątisseur d’un monde nouveau. Il a dĂ©couvert un autre monde qu’il a appelĂ© le Supramental et qu’il a voulu tirer sur terre. Le Supramental, nous dit Sri Aurobindo, est le changement de conscience qui aura le pouvoir de transformer notre monde matĂ©riel aussi profondĂ©ment et durablement que le Mental ne l’a fait lorsqu’il apparut dans la MatiĂšre. Nous verrons donc comment le yoga intĂ©gral dĂ©bouche sur un yoga supramental ou yoga de transformation terrestre que nous tenterons d’esquisser car l’histoire est en train de se faire et nous ne savons pas encore trĂšs bien oĂč elle nous mĂšnera ni mĂȘme si elle rĂ©ussira. Au fond, cela dĂ©pend un peu de nous tous. 1 Un Occidental accompli ________________________ p18-p24 Aurobindo est proche de nous, l’Occident, lĂ  oĂč il a passĂ© ses annĂ©es de formation de sept Ă  vingt ans. Il est nĂ© le 15 juin 1872 Ă  Calcutta, l’annĂ©e des illuminations de Rimbaud ; le docteur Krishnadhan Ghose a fait ses Ă©tudes de mĂ©decine en Angleterre et il ne souhaitait pas que ses trois fils soient contaminĂ©s par le mysticisme “fumeux et rĂ©trograde” oĂč son pays semblait se dĂ©labrer. Il ne voulait pas qu’ils connussent rien des traditions ni des langues de l’Inde. Sri Aurobindo fut donc d’abord Ă©levĂ© par une gouvernante anglaise puis expĂ©diĂ© Ă  l’ñge de cinq ans dans une Ă©cole de nonnes irlandaises Ă  Darjeeling. Deux ans plus tard, les trois fils Ghose partaient pour l’Angleterre. Sri Aurobindo a sept ans. Il ne reverra pas son pĂšre qui mourut juste avant son retour en Inde. Sri Aurobindo et ses deux frĂšres furent confiĂ©s Ă  un pasteur anglais de Manchester Ă  la condition qu’ils ne fissent la connaissance d’aucun indien et ne subissent aucune influence indienne. Au cours de ses premiĂšres annĂ©es Ă  Manchester Sri Aurobindo apprit le français, l’anglais Ă©tant dĂ©jĂ  sa langue maternelle. Le poĂšte s’était Ă©veillĂ© en lui. La mĂšre du pasteur essaya de sauver cette Ăąme hĂ©rĂ©tique mais Sri Aurobindo ne devait jamais ĂȘtre un homme religieux pas plus en Inde qu’en Occident la vraie thĂ©ocratie, Ă©crira-t-il plus tard, est le royaume de Dieu dans l’homme, non le royaume d’un pape, d’une Eglise ou d’une classe sacerdotale. A douze ans il sait dĂ©jĂ  Ă  fond le latin et le français. Le directeur de St. Paul School va lui donner lui-mĂȘme des leçons de grec. Il dĂ©vore les poĂštes français et bientĂŽt toute la pensĂ©e europĂ©enne. Il sut vite suffisamment d’italien et d’allemand pour lire Dante et Goethe dans le texte. Sri Aurobindo humoriste est peut-ĂȘtre plus important que Sri Aurobindo philosophe car il considĂ©rait que l’humour participait Ă  l’essence mĂȘme de son ĂȘtre alors que la philosophie comme la poĂ©sie relevaient d’autres langages. DĂšs sa premiĂšre annĂ©e au King’s College il ramasse tous les prix de poĂ©sie grecque et latine. L’indĂ©pendance de l’Inde le hante et en tant que secrĂ©taire de l’association des Ă©tudiants de Cambridge il prononce des discours rĂ©volutionnaires qui ne l’empĂȘche pas de passer une licence de lettres classiques. A vingt ans il s’embarque pour l’Inde. 2 La Loi Ă©ternelle ________________ p25-p36 prolĂ©tariat est enfoncĂ© dans l’ignorance et Ă©crasĂ© de dĂ©tresse ! s’écrie Sri Aurobindo Ă  peine dĂ©barquĂ© en Inde. C’est un problĂšme d’action qui se pose Ă  lui. Nous sommes au monde pour agir, sera le point de vue qui restera en lui jusqu’à ses plus hautes rĂ©alisations yogiques. Qu’allait apporter l’Inde Ă  Sri Aurobindo ? Elle est un monde indĂ©finissable oĂč “l’hindouisme” n’existe pas car l’Inde est le pays d’une immense libertĂ© spirituelle. L’“hindouisme” est une invention occidentale. L’indien dit seulement “la loi Ă©ternelle”, sanĂątana dharma. Ce qui semble le plus important dans une religion pour un occidental c’est sa structure qui la distingue d’une autre. Pour l’indien c’est la moins importante car il cherche instinctivement le point central oĂč tout communique. C’est autre chose qu’une tolĂ©rance, c’est la comprĂ©hension positive que chaque homme a un besoin intĂ©rieur qu’on appelle Dieu ou d’autres façons et que chaque homme a besoin d’aimer ce qu’il comprend de Dieu. “Tels les hommes viennent Ă  Moi, tels je les accepte. C’est mon chemin que les hommes suivent de tous cĂŽtĂ©s” dit la GĂźtĂą Sri Aurobindo Ă©crira bientĂŽt ” La perfection du yoga intĂ©gral viendra quand chaque homme sera capable de suivre son propre chemin de yoga et de travailler au dĂ©veloppement de sa propre nature dans sa poussĂ©e vers ce qui transcende toute nature. Car la libertĂ© est la loi finale et l’ultime accomplissement.” L’indien ne dit jamais “Croyez-vous en un Dieu ?”. Il dit simplement “Faites l’expĂ©rience;”. Si vous faites ceci, vous arriverez lĂ  et si vous faites telle autre chose, vous arriverez Ă  tel autre rĂ©sultat. Toute l’ingĂ©niositĂ© que nous avons dĂ©ployĂ©e depuis un siĂšcle ou deux Ă  l’étude des phĂ©nomĂšnes physiques, l’indien l’a mise avec une rigueur Ă©gale, depuis quatre ou cinq millĂ©naires, Ă  l’examen des phĂ©nomĂšnes intĂ©rieurs. Si l’on veut progresser dans l’étude des phĂ©nomĂšnes intĂ©rieurs il ne suffit pas de lire des livres mais il faut payer de sa personne. L’Inde nous renvoie sagement Ă  l’expĂ©rience directe et aux mĂ©thodes d’expĂ©rience. L’Indien plonge ses racines en d’autres mondes, il n’est pas tout Ă  fait d’ici, qui est pour lui une façon de vivre parmi beaucoup d’autres façons en marge d’immenses continents par derriĂšre. Il est conscient de grands rythmes psychiques qui excĂšdent la brĂšve pulsation d’une vie humaine unique. Il n’y a rien Ă  rejeter nulle part, pas plus dans ledit hindouisme que dans le christianisme ou dans n’importe quelle autre aspiration de l’homme mais il y a tout Ă  Ă©largir, Ă  Ă©largir sans fin. Ce que nous prenons pour une vĂ©ritĂ© ultime n’est le plus souvent qu’une expĂ©rience incomplĂšte de la VĂ©ritĂ©. Et sans doute, la totalitĂ© de l’ExpĂ©rience n’existe nulle part dans le temps et l’espace en aucun ĂȘtre si lumineux soit-il, car la VĂ©ritĂ© est infinie, elle va toujours de l’avant. La Loi Ă©ternelle, oui, mais Ă©ternellement jeune et Ă©ternellement progressive. L’Inde est devant une contradiction bien surprenante oĂč il est dit “Tout est Brahman“, rien n’est en dehors de Lui. Et puis il y a ce Brahman transcendant, immobile, Ă  jamais hors de la vie, de la terre, qui fait dire Ă  Shankara ” Brahman est vrai, le monde est illusion” ou dans la Niralamba Upanishad ” Brahman est vrai, le monde est un mensonge”. Si nous laissons de cĂŽtĂ© les Ecritures, la contradiction devient plus flagrante encore. La psychologie indienne se fonde sur une observation que tout dans l’univers est composĂ© de trois qualitĂ©s ou guna. Tamas, l’inertie, l’obscuritĂ©, l’inconscience, rajas, le mouvement, la lutte, l’effort, la passion et sattva, la lumiĂšre, l’harmonie, la joie. Nulle part ces trois Ă©lĂ©ments n’existent Ă  l’état pur. Dans le plus noir tamas, la lumiĂšre brille aussi. Les diverses disciplines indiennes cherchent donc Ă  rĂ©tablir l’équilibre sortir du jeu des trois guna qui nous ballottent sans fin et prendre position au-dessus, c’est Ă  dire retrouver la conscience divine yoga. A cette fin, elles visent toutes Ă  nous sortir de l’état de dispersion et de gaspillage dans lequel nous vivons et Ă  produire en nous une concentration suffisante pour basculer dans un autre Ă©tat. Ce travail de concentration peut s’effectuer Ă  n’importe quel niveau physique, vital, mental. Suivant le niveau, nous pratiquons donc tel ou tel yoga hatha yoga, raja yoga, mantra yoga et beaucoup d’autres. Le critĂšre de la rĂ©ussite est un Ă©tat de transe ou d’extase yogique, samĂądhi. Entre la fin de l’ñge des mystĂšres et l’apparition des grandes religions, une faille s’est creusĂ©e. Une connaissance s’est voilĂ©e qui ne faisait pas cette formidable distinction entre Dieu et le monde. Le conflit entre la MatiĂšre et l’Esprit est une crĂ©ation moderne. Entre les premiĂšres Upanishads d’il y a quelques trois ou quatre mille ans, elle mĂȘme hĂ©ritiĂšres des VĂ©das qui voyaient Dieu partout dans ce merveilleux univers et les derniĂšres Upanishads, un Secret s’est perdu. Il s’est perdu non seulement en Inde mais aussi en MĂ©sopotamie, en Egypte, en GrĂšce, en AmĂ©rique centrale. C’est ce secret que Sri Aurobindo allait redĂ©couvrir. La vĂ©ritĂ© une, Ă©ternelle et immuable, est l’Esprit et sans l’Esprit, la vĂ©ritĂ© pragmatique de l’univers n’aurait pas d’origine ni de fondement ; le monde serait dĂ©pourvu de sens, vide de direction intĂ©rieure. Les vĂ©ritĂ©s de l’Esprit se jettent dans le Devenir ici bas dissonances, variations, explorations des possibles, rĂ©versions, perversions et conversions ascendantes en un motif harmonique toujours plus haut. C’est Lui-mĂȘme le crĂ©ateur et l’énergie de crĂ©ation, la cause et la mĂ©thode et le rĂ©sultat des opĂ©rations, la musique et le musicien, le poĂšte et le poĂšme. Lui-mĂȘme le Supramental, le mental, la vie et la matiĂšre, l’ñme et la nature. Mais il ne suffisait pas Ă  Sri Aurobindo de rĂ©concilier sur le papier l’Esprit et la MatiĂšre. La VĂ©ritĂ© et la Connaissance sont un vain rayon si la Connaissance n’apporte le pouvoir de changer le monde. Le Secret perdu c’est le pouvoir de l’Esprit sur la MatiĂšre. C’est ce secret pragmatique que Sri Aurobindo allait peu Ă  peu retrouver expĂ©rimentalement en ayant le courage , Ă  la fois, de sauter par-dessus sa culture occidentale et par-dessus la tradition religieuse hindoue, tant il est vrai que l’essentiel Ă©merge quand on a tout oubliĂ©. 3 Fin de l’intellect ________________ p37-p42 avait fallu 13 ans Ă  Sri Aurobindo pour parcourir le chemin occidental ; il lui en faudra presque autant pour parcourir le chemin de l’Inde et parvenir au “sommet” des rĂ©alisations yogiques traditionnelles, c’est Ă  dire au commencement de son propre travail. Le premier secret de Sri Aurobindo est sans doute d’avoir toujours refusĂ© de couper la vie en deux actions, intĂ©rieur, extĂ©rieur. Du jour oĂč il a pensĂ© au yoga il a mis tout dedans haut et bas, dedans et dehors, tout lui Ă©tait bon. Lorsqu’il dĂ©barque sur l’Apollo Bunder Ă  Bombay, une expĂ©rience spirituelle spontanĂ©e le saisit, un calme immense s’empare de lui. Sri Aurobindo a vingt ans, il se trouve une place auprĂšs du Maharaja de Baroda comme professeur de français, puis d’anglais au collĂšge de l’état. Il fait de nombreux voyages Ă  Calcutta. Il Ă©crit des articles dans lesquels il invite ses compatriotes Ă  secouer le joug. Son but est d’organiser toutes les Ă©nergies de la nation en vue d’une action rĂ©volutionnaire. Nous sommes en 1893 et l’hĂ©gĂ©monie britannique s’étend sur les trois quarts du globe. Il se met Ă  l’action secrĂšte et pendant treize ans Sri Aurobindo va jouer avec le feu. Il est encore sur sa lancĂ©e occidentale et c’est par caisses qu’il dĂ©vore les romans anglais, russes, allemands, français mais aussi les textes sacrĂ©s de l’Inde, Upanishads, RĂąmĂąyana, GĂźtĂą sans qu’il mĂźt jamais les pieds dans un temple, sauf en curieux. ll se mit aussi Ă  l’étude du sanskrit qu’il apprit seul et il dĂ©couvrit quelques annĂ©es plus tard le sens perdu des VĂ©das. L’époque vĂ©dique, antĂ©rieure Ă  celle des Upanishads se situe au delĂ  du quatriĂšme millĂ©naire avant Sri Aurobindo arrive Ă  un tournant les temples ne l’intĂ©ressent pas et les livres sont vides. Un ami lui conseille le yoga. Sri Aurobindo refuse car “un yoga qui exige que j’abandonne le monde n’est pas fait pour moi,” dit-il. Mais un jour, Sri Aurobindo est le tĂ©moin d’une scĂšne curieuse au cours de laquelle son jeune frĂšre Barin, attaquĂ© par une mauvaise fiĂšvre, est sauvĂ© par une intervention d’un moine errant Ă  demi-nu, un naga-sannyasin. Il avise que le yoga peut servir Ă  autre chose qu’à s’évader. C’est ainsi que Sri Aurobindo se mit en route. 4 Le Silence mental _________________ p43-p62 Les constructions mentales p43-p44 premiĂšre Ă©tape est le silence mental. Il s’apercevra qu’il vit dans un vacarme sournois, un tourbillon Ă©puisant oĂč il n’y a place que pour ses pensĂ©es, ses sentiments, ses impulsions, ses rĂ©actions. En un sens, nous ne sommes rien d’autre qu’une masse complexe d’habitudes mentales, nerveuses et physiques, liĂ©es ensemble par quelques idĂ©es directrices, dĂ©sirs, associations. Le premier travail du yoga, c’est de respirer au large et naturellement de briser cet Ă©cran mental qui ne laisse filtrer qu’un seul type de vibration, pour connaĂźtre l’infinitude multicolore des vibrations, c’est Ă  dire le monde enfin et les ĂȘtres tels qu’ils sont. MĂ©ditation active p45-p47 on s’assoit les yeux clos pour faire le silence on est tout d’abord submergĂ© par un torrent de pensĂ©es qui surgissent de partout. Il ne faut surtout pas commettre l’erreur de lutter contre le mental. Il faut dĂ©placer le centre, par exemple en suivant sa respiration ou en se concentrant sur une image. Chacun sa mĂ©thode. Le yoga Ă©veille automatiquement par le seul fait que l’on s’est mis en route toute une gamme de facultĂ©s latentes et de forces invisibles qui dĂ©bordent les possibilitĂ©s de notre ĂȘtre extĂ©rieur et qui peuvent faire pour nous ce que nous sommes incapables de faire. Mais les exercices de mĂ©ditation ne sont pas la vraie solution du problĂšme bien qu’ils soient nĂ©cessaires au dĂ©but pour donner l’impulsion. Nous avons besoin d’une vie complĂšte, nous avons besoin de vivre la vĂ©ritĂ© de notre ĂȘtre, tous les jours, Ă  chaque instant et pour cela les mĂ©ditations bĂ©ates ne sont pas la solution. La seule solution est donc de pratiquer le silence mental lĂ  oĂč il est apparemment le plus difficile, c’est Ă  dire dans la rue, au travail, partout. On travaille sur soi Ă  chaque instant et la vie commence Ă  prendre un intĂ©rĂȘt tout Ă  fait inusitĂ©. Les moindres petites circonstances deviennent l’occasion d’une victoire. Nous sommes orientĂ©s. Le yoga n’est pas une maniĂšre de faire mais une maniĂšre d’ĂȘtre. Transition p47-p49 sommes en quĂȘte d’une autre pays mais entre celui que nous quittons et celui qui n’est pas encore lĂ  il y a un no man’s land assez pĂ©nible. C’est une pĂ©riode d’épreuve. L’épreuve principale est le vide intĂ©rieur. Le monde apparaĂźt Ă©normĂ©ment absurde. C’est le signe d’un commencement d’intĂ©riorisation. Il ne faut pas s’enfermer dans une fausse profondeur. Il faut aller plus loin. Quand on a commencĂ© le yoga il faut aller jusqu’au bout. Le chercheur doit comprendre qu’il commence Ă  naĂźtre Ă  autre chose. C’est le passage Ă  une nouvelle conscience. Notre seule ressource est alors de nous accrocher Ă  notre aspiration et de la faire grandir, grandir justement par ce terrible manque de tout. Simplement, nous avons la foi inĂ©branlable que derriĂšre ce passage il y a une porte qui s’ouvre. La foi, dit Sri Aurobindo, est une intuition qui non seulement attend l’expĂ©rience pour ĂȘtre justifiĂ©e mais qui conduit Ă  l’expĂ©rience. Descente de la force p49-p53 peu Ă  peu le vide s’emplit. On fait alors une sĂ©rie d’observations et d’expĂ©riences d’une importance considĂ©rable. On s’aperçoit que tout est possible et surtout qu’il n’y a pas deux cas semblables, d’oĂč l’erreur de tous les dogmatismes spirituels. On sent autour de la tĂȘte, sur la nuque, une pression. Celle-ci devient continue et donne la sensation trĂšs agrĂ©able d’une Ă©nergie fraĂźche. Vraiment, on a plongĂ© dans la Source et cette force descendante est la force mĂȘme de l’Esprit – Shakti. Quand ils parlent de leur expĂ©rience les disciples de PondichĂ©ry disent ” la Force de Sri Aurobindo et de la MĂšre“. Cette manifestation constitue la diffĂ©rence fondamentale entre le yoga intĂ©gral de Sri Aurobindo et les autres yogas. Dans d’autres mĂ©thodes, on a l’expĂ©rience d’une force ascendante appelĂ©e Kundalini qui s’éveille assez brutalement dans notre ĂȘtre jusqu’à atteindre le sommet du crĂąne oĂč elle semble Ă©clore dans une sorte de pulsation lumineuse qui s’accompagne d’une sensation d’immensitĂ©. les procĂ©dĂ©s yogiques que nous pourrions appeler thermogĂ©nĂ©rateurs asana du hatha yoga, concentrations du raja yoga exercices respiratoires ou prĂąnĂąyĂąma etc
 visent Ă  l’éveil de cette force ascendante. Les yogas traditionnels visent Ă  une libĂ©ration de la conscience, Ă  Ă©merger vers le haut dans la paix ou l’extase. Notre expĂ©rience du courant descendant est l’expĂ©rience de la Force transformatrice. C’est elle qui fera le yoga pour nous, automatiquement et pourvu qu’on laisse faire. Elle commencera par oĂč finissent les autres yogas puis descendra de niveau en niveau et c’est Elle qui universalisera notre ĂȘtre tout entier. C’est l’expĂ©rience de base du yoga intĂ©gral. Emergence d’un nouveau mode de connaissance p53-p57 le silence mental, un autre phĂ©nomĂšne se produit, fort important, qui s’étend parfois sur de nombreuses annĂ©es, c’est ce que nous pouvons appeler l’émergence d’un nouveau mode de connaissance et donc d’un nouveau mode d’action. L’expĂ©rience nous apprend qu’il n’est pas nĂ©cessaire de rĂ©flĂ©chir, de nous souvenir, de chercher, de faire toute sorte de mĂ©canismes mentaux. Au fond le yoga n’est pas tant une façon d’apprendre que de dĂ©sapprendre une foule d’habitudes que nous avons hĂ©ritĂ©es de notre Ă©volution animale. Le chercheur finira par sentir quelque chose qui vit au fond de lui, Ă  l’arriĂšre plan de son ĂȘtre, comme une petite vibration sourde. Il lui suffira de prendre un peu de recul dans sa conscience pour qu’à n’importe quel moment la vibration de silence soit retrouvĂ©e. BientĂŽt cette vibration deviendra de plus en plus perceptible et le chercheur sentira une sĂ©paration qui s’opĂšre dans son ĂȘtre une profondeur silencieuse qui vibre. Il aura dĂ©couvert le TĂ©moin en lui et se laissera de moins en moins accaparer par le jeu extĂ©rieur qui sans cesse tente de nous avaler. Ce travail de dĂ©crochage sera puissamment assistĂ© par l’expĂ©rience de la Force descendante qui exercera une pression silencieuse. Peu Ă  peu nous nous apercevons qu’il n’est pas nĂ©cessaire de rĂ©flĂ©chir et que quelque chose par derriĂšre fait toute la besogne avec une prĂ©cision de plus en plus grande. Nous verrons que plus nous obĂ©irons Ă  ces suggestions-Ă©clair, plus elles tendront Ă  devenir frĂ©quentes, claires et impĂ©rieuses. Nous avons tous fait l’expĂ©rience de ces problĂšmes mystĂ©rieusement rĂ©solus dans le sommeil, prĂ©cisĂ©ment quand la machine Ă  penser s’est tue. Puis, un jour, Ă  force d’erreurs, nous aurons compris que le mental n’est pas un instrument de connaissance mais seulement un organisateur de la connaissance et que la connaissance vient d’ailleurs. C’est vraiment une autre façon de vivre, trĂšs allĂ©gĂ©e. Il n’est rien que le mental fait qui ne puisse se faire et se faire mieux, dans l’immobilitĂ© mentale et une tranquillitĂ© sans pensĂ©e. Le mental universel p57-p62 prĂ©sent nous avons analysĂ© les progrĂšs du chercheur en termes intĂ©rieurs mais ce progrĂšs se traduit Ă©galement sur le plan extĂ©rieur. D’ailleurs la cloison intĂ©rieur-extĂ©rieur s’amenuise de plus en plus et apparaĂźt comme une convention artificielle. Il y aura tout d’abord des symptĂŽmes dĂ©sagrĂ©ables car il recevra les pensĂ©es des gens, leurs volontĂ©s, leurs dĂ©sirs, sous leur vĂ©ritable aspect et toute leur nuditĂ©, comme ils sont vraiment- des attentats. Notons que les “mauvaises pensĂ©es” ne sont pas seules Ă  partager cette virulence. Rien n’est plus agressif que les bonnes volontĂ©s, les bons sentiments, les altruismes. D’un cĂŽtĂ© ou de l’autre, c’est l’ego qui se nourrit par la force ou la douceur. Nous ne sommes civilisĂ©s qu’à la surface, dessous, le cannibale continue. ArmĂ© de sa force et de son silence mental le chercheur verra qu’il est permĂ©able au dehors et qu’il reçoit de partout. Il semble donc qu’avec le silence mental un Ă©largissement de la conscience se soit produit et qu’elle puisse se diriger Ă  volontĂ© en n’importe quel point de l’universelle rĂ©alitĂ© pour y connaĂźtre ce qu’elle a besoin de connaĂźtre. Dans cette transparence silencieuse nous ferons une autre dĂ©couverte capitale par ses implications. Nous nous apercevrons que les pensĂ©es des gens nous viennent de l’extĂ©rieur mais que nos propres pensĂ©es nous viennent aussi du dehors. Lorsque nous serons suffisamment transparents nous pourrons sentir, dans le silence immobile du mental comme des petits remous, de lĂ©gĂšres vibrations et si nous acceptons l’entrĂ©e en nous de celles -ci nous sommes soudain en train de penser Ă  quelque chose. Un bon lecteur de pensĂ©e peut saisir ce qui se passe dans une personne dont il ne connaĂźt mĂȘme pas la langue car ce sont des vibrations auxquelles il donne la forme mentale correspondante. L’homme s’est habituĂ© Ă  sĂ©lectionner dans le Mental universel un certain type de vibration, assez rĂ©duit, avec lequel il est en affinitĂ© et jusqu’à la fin de sa vie il accrochera la mĂȘme longueur d’onde. Il tourne et tourne dans la cage. Certes, nous changeons d’idĂ©e mais changer d’idĂ©e n’est point progresser, ce n’est pas s’élever Ă  un mode vibratoire plus haut. C’est pourquoi Sri Aurobindo parlait de changement de conscience. Le chercheur dĂ©couvre ainsi qu’il n’y a pas de dedans et de dehors et que ce dernier est partout dedans ! Nous sommes partout ! Nous sommes partout chez nous. De mĂȘme pour l’antinomie action-mĂ©ditation la Force passe en nous et nous ne sommes jamais branchĂ© ailleurs. 5 La Conscience ______________ p63-p80 un occidental, la conscience est toujours un phĂ©nomĂšne mental je pense donc je suis. C’est un point de vue, le nĂŽtre. Nous nous plaçons au centre du monde. Pourtant si nous voulons dĂ©couvrir ce qu’est la conscience il faut passer outre Ă  cet Ă©troit point de vue. Sri Aurobindo avait pu faire les observations suivantes La conscience mentale n’est qu’une gamme humaine et elle n’épuise pas toutes les gammes de conscience possibles de mĂȘme que la vue humaine n’épuise pas toutes les gradations de couleur ou l’ouĂŻe toutes les gradations du son car il y a quantitĂ© de choses qui sont invisibles et inaudibles Ă  l’homme. De mĂȘme il y a des gammes de conscience au dessus – gammes supramentales – et au dessous – gammes submentales – avec lesquelles l’ĂȘtre humain normal n’a pas de contact et qui, de ce fait, lui semblent “inconscientes”. A mesure que nous progressons et que nous nous Ă©veillons Ă  l’ñme en nous et dans les choses, nous rĂ©alisons qu’il y a aussi une conscience dans la plante, dans le mĂ©tal, dans l’atome, dans tout ce qui appartient Ă  la Nature physique. Sri Aurobindo nous encourage vivement Ă  voir par nous-mĂȘmes. Il faut donc dĂ©mĂȘler cette chose en nous qui relie nos diverses maniĂšres d’ĂȘtre et nous permet d’entrer en contact avec les autres formes de conscience. Les centres de conscience p65-p70 nous poursuivons notre mĂ©thode expĂ©rimentale nous observons que nous mentalisons tout. Le mental nous permet de porter Ă  notre surface consciente tous les mouvements de notre ĂȘtre mais du mĂȘme coup, il nous voile leur voix et leur fonctionnement vĂ©ritables. Le chercheur qui a fait taire son mental commencera Ă  distinguer tous ces Ă©tats dans leur rĂ©alitĂ© nue. Il sentira Ă  divers points de concentration comme des noeuds de force dotĂ©s chacun d’une qualitĂ© vibratoire particuliĂšre. Ces vibrations semblent s’irradier Ă  diffĂ©rentes hauteurs de notre ĂȘtre. L’expĂ©rience d’une grande vibration rĂ©vĂ©latrice par exemple qui nous fait ressentir le monde comme plus lĂ©ger, plus clair. Nous avons aussi l’expĂ©rience de vibrations plus Ă©paisses, des vibrations de colĂšre, de peurs, de dĂ©sirs, de sympathie. Il y a en nous toute une gamme de nodules vibratoires ou centres de conscience, chacun spĂ©cialisĂ© dans un type de vibration. Le mental est seulement un des centres, un type de vibration, seulement une des formes de conscience qui veut s’arroger la premiĂšre place. Disons que ces centres appelĂ©s chakras en Inde ne se situent pas dans notre corps physique mais dans une autre dimension bien que leur concentration, Ă  certains moments, puisse devenir si intense qu’on ait la sensation aigĂŒe d’une localisation physique. Certains correspondent d’assez prĂšs aux diffĂ©rents plexus nerveux que nous connaissons mais pas tous. Grosso modo on peut distinguer sept centres rĂ©partis en quatre zones 1 Le Supraconscient avec un centre un peu au sommet de la tĂȘte qui dirige notre mental pensant et nous met en communication avec des rĂ©gions mentales plus Ă©levĂ©es illuminĂ©es, intuitives, surmentales, etc
 2 Le Mental avec deux centres l’un, entre les sourcils, qui gouverne la volontĂ© et le dynamisme de toutes nos activitĂ©s mentales quand on veut agir par la pensĂ©e. C’est aussi le centre de la vision subtile ou “troisiĂšme oeil”, l’autre, Ă  hauteur de la gorge qui gouverne toutes les formes d’expression mentale. 3 Le Vital avec trois centres l’un Ă  hauteur du coeur qui gouverne notre Ă©tat Ă©motif, amour, haine etc
 le deuxiĂšme Ă  hauteur du nombril qui gouverne nos mouvements de domination, de possession, de conquĂȘte, nos ambitions etc
 et un troisiĂšme, le vital infĂ©rieur entre le nombril et le sexe Ă  hauteur du plexus mĂ©sentĂ©rique qui commande les vibrations les plus basses jalousie, envie, dĂ©sir, convoitise, colĂšre. 4 Le physique et le Subconscient avec un centre Ă  la base de la colonne qui rĂ©git notre ĂȘtre physique et le sexe. Ce centre nous ouvre plus bas aux rĂ©gions subconscientes. GĂ©nĂ©ralement dans l’homme “normal” ces centres sont endormis ou fermĂ©s ou ne laissent filtrer que le tout petit courant nĂ©cessaire Ă  sa mince existence. Avec le yoga ces centres s’ouvrent. Ils peuvent s’ouvrir de deux maniĂšres de bas en haut ou de haut en bas suivant que l’on pratique un yoga traditionnel ou celui d’Aurobindo. A force de concentrations, d’exercices, on peut un jour sentir une Force ascendante qui s’éveille Ă  la base de la colonne vertĂ©brale et monte au sommet du crĂąne. Avec le yoga de Sri Aurobindo, la Force descendante ouvre trĂšs lentement, doucement, ces mĂȘmes centres de haut en bas. En agissant de bas en haut nous ouvrons en premier les chakras des vibrations les plus Ă©paisses et sommes branchĂ©s sur la confusion et la boue du monde. C’est pourquoi les yogas traditionnels exigent la prĂ©sence d’un MaĂźtre protecteur. Notre premiĂšre dĂ©couverte est de voir que les vibrations mentales viennent du dehors avant d’entrer dans nos centres vibrations de joie, de volontĂ© etc
 et que notre ĂȘtre est comme un poste rĂ©cepteur, du haut en bas. La personnalitĂ© frontale p70-p72 13. Nous serons tentĂ©s de protester car enfin ce sont nos sentiments, nos peines, nos dĂ©sirs, notre sensibilitĂ©. Il est vrai qu’en un sens c’est nous car nous avons pris l’habitude de rĂ©pondre Ă  certaines vibrations plutĂŽt qu’à d’autres. Mais en y regardant de plus prĂšs, on ne peut mĂȘme pas dire que c’est “nous” qui avons pris toutes ces habitudes ; c’est notre milieu, notre Ă©ducation, nos traditions qui ont choisi pour nous. La Nature universelle dit Sri Aurobindo dĂ©pose en nous certaines habitudes de mouvement, de personnalitĂ©, de caractĂšre, certaines facultĂ©s, certaines dispositions, tendances
 et c’est cela que nous appelons nous-mĂȘme. En fait, nous accrochons toujours les mĂȘmes longueurs d’onde. Tout est en Ă©tat de flux constant et tout nous vient d’un mental plus vaste que le nĂŽtre, universel ou de rĂ©gions plus basses subconscientes ; ou plus hautes, supraconscientes. Ainsi, cette petite personnalitĂ© frontale est entourĂ©e, soutenue, traversĂ©e et mue par toute une hiĂ©rarchie de “mondes” ou comme dit Sri Aurobindo de plans de consciences qui s’échelonnent sans interruption de l’Esprit pur Ă  la MatiĂšre et qui sont en relation avec chacun de nos centres. Mais nous ne sommes conscients que de quelques bulles Ă  la surface. L’individualisation de la conscience p72-p75 commençons Ă  entrevoir ce qu’est la conscience et Ă  sentir qu’elle est partout dans l’univers mais nous n’avons pas encore trouvĂ© “notre” conscience. Nous avons tous senti, Ă  certains moments privilĂ©giĂ©s de notre existence comme une chaleur dans notre ĂȘtre, une sorte de poussĂ©e intĂ©rieure ou de force vivante qui surgit de rien, sans cause, comme une flamme. Mais bien vite, nous sortons de cette adolescence et le mental s’empare de cette force, comme il s’empare de tout et la recouvre de grands mots idĂ©alisants. Il la fait entrer dans une oeuvre, un mĂ©tier, une Eglise ou le vital s’en saisit et la badigeonne de sentiments plus ou moins nobles ou la fait entrer dans quelque aventure ou qu’il s’en serve pour dominer, vaincre, possĂ©der. Mais le chercheur qui a fait taire son mental et ne risque plus d’ĂȘtre pris au piĂšge des idĂ©es, qui a tranquillisĂ© son vital et n’est plus emportĂ© dans la grande dispersion des sentiments et des dĂ©sirs redĂ©couvre dans cet Ă©claircissement de son ĂȘtre, comme un nouvel Ă©lan de jeunesse une nouvelle poussĂ©e Ă  l’état libre. A mesure que sa concentration grandira par ses “mĂ©ditations actives”, par son aspiration, son besoin, il sentira que cette poussĂ©e se met Ă  vivre “Elle s’élargit et fait sortir ce qui vit, dit le Rig-VĂ©da, Ă©veillant quelqu’un qui Ă©tait mort”. Elle prend de plus en plus de puissance et d’indĂ©pendance comme si c’était Ă  la fois une force et un ĂȘtre dans son ĂȘtre. Il remarquera dans ses mĂ©ditations passives tout d’abord que cette force en lui a des mouvements, une masse, des intensitĂ©s variables et qu’elle monte et descend au-dedans de lui. Dans les mĂ©ditations actives, la vie ordinaire, cette force sera plus diluĂ©e et donnera l’impression d’une petite vibration sourde Ă  l’arriĂšre plan. Avec cette petite chose dedans qui vibre, on est invulnĂ©rable et plus jamais seul. C’est chaud, c’est proche, c’est fort. Alors nous avons touchĂ© la rĂ©alitĂ© fondamentale de notre ĂȘtre, le centre vrai, chaleur et ĂȘtre, conscience et force. Le chercheur s’apercevra que cette poussĂ©e ne se meut pas au hasard, comme il lui avait semblĂ© tout d’abord, mais qu’elle se rassemble en divers points de son ĂȘtre suivant les activitĂ©s du moment. Tous les centres, y compris le mental, ne sont que ses ouvertures sur les diffĂ©rents Ă©tages de la rĂ©alitĂ© universelle ou ses instruments de transcription et d’expression. C’est elle le voyageur des mondes,Savitri 2893, l’explorateur des plans de conscience, elle qui relie nos diverse maniĂšres d’ĂȘtre. En d’autres termes nous aurons dĂ©couvert la conscience. Nous pouvons dĂ©placer notre conscience vers des rĂ©gions plus profondes ou plus hautes, inaccessibles au mental et Ă  nos organes des sens car la conscience n’est pas une façon de penser ou de sentir mais un pouvoir d’entrer en contact avec la multitude des degrĂ©s de l’existence, visibles ou invisibles. Nous verrons que cette conscience est indĂ©pendante de ce que l’on pense, de ce que l’on sent, qu’elle est indĂ©pendante du mental et du vital et mĂȘme du corps car dans certains Ă©tats particuliers dont nous reparlerons elle sort du corps et va se promener ailleurs pour faire des expĂ©riences. Conscience-force, Conscience-joie p75-p80 dĂ©couvrant la conscience nous avons dĂ©couvert que c’était une force. Conscience-force dit Sri Aurobindo car en vĂ©ritĂ© les deux termes sont insĂ©parables et convertibles l’un en l’autre. La sagesse ancienne de l’Inde connaissait bien ce fait et ne parlait jamais de conscience, Chit, sans y adjoindre le terme Agni, chaleur, flamme, Ă©nergie, Chit-Agni ou parfois elle emploie le mot Tapas qui est synonyme dAgni. Nous parlons de plusieurs forces descendante, ascendante, mentale, vitale, matĂ©rielle mais il n’y a qu’une seule Force au monde, un seul courant unique et qui selon le niveau oĂč il opĂšre se revĂȘt d’une substance ou d’une autre. C’est elle qui relie tout, anime tout, elle la substance fondamentale de l’univers Conscience-Force, Chit-Agni. S’il est vrai que la conscience est une force, inversement la force est une conscience et toutes les forces sont conscientes. C’est partout le mĂȘme courant de conscience avec des modalitĂ©s vibratoires diffĂ©rentes que ce soit dans la plante, dans les rĂ©flexions du mental humain, dans le supraconscient lumineux et dans l’instinct de la bĂȘte, dans le mĂ©tal et dans nos mĂ©ditations profondes. Einstein nous a appris que MatiĂšre et Energie sont convertibles l’une l’autre E= mcÂČ. Il nous reste Ă  dĂ©couvrir pratiquement que cette Energie est une Conscience et que la matiĂšre, elle aussi, est une forme de conscience. Quand nous aurons trouvĂ© ce Secret nous aurons la vraie maĂźtrise des Ă©nergies matĂ©rielles. Mais nous ne faisons que redĂ©couvrir de trĂšs anciennes vĂ©ritĂ©s. Il y a quatre mille ans les Upanishads savaient que la MatiĂšre est de l’Energie condensĂ©e ” Par l’énergie de sa conscience Brahman s’est massĂ© ; de cela la MatiĂšre est nĂ©e, et de la MatiĂšre, la Vie, le Mental et les mondes Mundaka Upanishad , Tout est Conscience ici bas, parce que tout est l’Etre ou l’Esprit. Tout est Chit-conscience- parce que tout est Sat -existence-, Sat Chit. Ă  divers niveaux de sa propre manifestation. L’histoire de notre Ă©volution terrestre, finalement, est l’histoire d’une lente conversion de la Force en Conscience ou plus exactement un lent rappel de cette Conscience engloutie dans sa Force. Tout le progrĂšs Ă©volutif, en fin de compte, se mesure Ă  la capacitĂ© de dĂ©gagement ou de dĂ©crochage de l’élĂ©ment conscience hors de son Ă©lĂ©ment force. C’est ce que nous appelons l’individualisation de la conscience. Au stade spirituel ou yogique de notre Ă©volution la conscience est totalement dĂ©gagĂ©e de ses tourbillonnements mentaux, vitaux, physiques. Elle est capable de parcourir toute la gamme des vibrations de l’atome Ă  l’Esprit. Si nous commençons Ă  percevoir la conscience intĂ©rieure dit Sri Aurobindo on peut en faire toutes sortes de choses l’envoyer Ă  l’extĂ©rieur sous forme de courant de force, tracer un cercle de conscience autour de soi, diriger une idĂ©e pour qu’elle entre dans la tĂȘte de quelqu’un en AmĂ©rique. Si nous n’avions pas fait des milliers d’expĂ©riences 
 nous n’en parlerions pas comme nous en parlons. A un stade ultĂ©rieur, nous verrons que la Conscience peut agir sur la MatiĂšre et la transformer. Cette ultime conversion de la MatiĂšre en Conscience et peut -ĂȘtre un jour de la Conscience en MatiĂšre est l’objet du yoga supramental dont nous reparlerons plus tard. Mais il y a bien des degrĂ©s de dĂ©veloppement de la conscience-force depuis le chercheur qui s’éveille jusqu’au yogi. C’est ici que la vraie hiĂ©rarchie commence. Il est une ultime Ă©quivalence. Non seulement la conscience est force, non seulement la conscience est ĂȘtre mais la conscience est joie, Ânanda Chit-Ânanda. Etre conscient c’est la joie, une joie solide, vaste, paisible. Elle est irrĂ©futablement comme un roc Ă  travers tous les temps, tous les lieux, comme un sourire derriĂšre et partout. Tout l’énigme de l’univers est lĂ . Il n’y en pas d’autre. Un sourire imperceptible, un rien qui est tout. Sat-Chit-Ânanda – Existence, Conscience, Joie – triade Ă©ternelle qui est l’univers et que nous sommes “De la joie tous ces ĂȘtres sont nĂ©s ; par la joie ils existent et grandissent ; Ă  la joie ils retournent”. TaĂŻttiriya Upanishad 6 La pacification du vital _________________________ p81-p100 Limites de la morale p81-p83 est une zone de notre ĂȘtre, Ă  la fois source d’une grosse difficultĂ© et d’un grand pouvoir, une source de difficultĂ©s, parce qu’elle brouille toutes les communications du dehors ou d’en haut en s’opposant frĂ©nĂ©tiquement Ă  nos efforts de silence mental et une source de pouvoir parce que c’est l’affleurement de la grande force de vie en nous. Nous avons nommĂ© la rĂ©gion qui s’étend entre le coeur et le sexe et que Sri Aurobindo appelle le vital. C’est le lieu de tous les mĂ©langes le plaisir y est inextricablement liĂ© Ă  la souffrance, la peine Ă  la joie et la comĂ©die Ă  la vĂ©ritĂ©. Les diverses spiritualitĂ©s du monde y ont trouvĂ© tant d’ennuis qu’elles ont tracĂ© une croix sur ce domaine dangereux. Mais cette chirurgie morale dit Aurobindo prĂ©sente un double inconvĂ©nient elle ne purifie pas vraiment car les Ă©motions du haut sont aussi sentimentales et donc partiales. D’autre part, elle ne rejette pas vraiment mais refoule. En outre la morale ne fonctionne que dans les limites du fonctionnement mental. Elle n’a pas accĂšs aux rĂ©gions du subconcient ou supraconscient, ni dans la mort, ni dans le sommeil. Au reste, le chercheur ne pense pas en terme de bien et de mal mais en terme d’exactitude et d’inexactitude. Le chercheur fera donc une distinction entre les choses qui brouillent sa vision et celles qui la rendent claire ; ce sera l’essentiel de sa “morale”. L’habitude de rĂ©pondre p83-p88 premiĂšre chose qu’il distinguera dans son exploration vitale, c’est une fraction du mental qui semble avoir pour seule fonction de donner une forme et une justification Ă  nos impulsions, nos sentiments, nos dĂ©sirs; c’est ce que Sri Aurobindo appelle le mental vital. DĂ©jĂ  nous avons vu la nĂ©cessitĂ© du silence mental et nous Ă©tendrons notre discipline Ă  cette couche infĂ©rieure du mental. Nous prendrons alors connaissance, spontanĂ©ment, d’une quantitĂ© de vibrations que les gens Ă©manent constamment, sans mĂȘme le savoir, et nous saurons de quoi il retourne ou devant qui nous nous trouvons. le polissage extĂ©rieur n’ayant rien Ă  voir, le plus souvent, avec cette petite rĂ©alitĂ© qui vibre. Nous saurons le pourquoi de nos sympathies ou antipathies, de nos craintes, de nos malaises. Nous nous apercevrons d’un phĂ©nomĂšne trĂšs intĂ©ressant notre silence intĂ©rieur a un pouvoir. Par exemple, la colĂšre, au lieu de nous mettre Ă  vibrer intĂ©rieurement Ă  l’unisson de celui qui parle, si nous savons rester immobile, nous verrons la colĂšre de l’autre se dissoudre peu Ă  peu comme une fumĂ©e. Seulement, il ne s’agit pas d’avoir un masque impassible et de bouillonner en dedans on ne triche pas avec les vibrations. Il s’agit de la vraie maĂźtrise intĂ©rieure. Ce silence peut annuler n’importe quelle vibration car elles sont contagieuses par exemple, le MaĂźtre peut ainsi transmettre des expĂ©riences spirituelles ou un pouvoir Ă  un disciple. La clef de la maĂźtrise est toujours le silence, Ă  tous les niveaux, parce que dans le silence nous percevons les vibrations et les distinguons c’est le pouvoir de saisir. La vie extĂ©rieure ordinaire devient un immense champ d’expĂ©riences. C’est pourquoi Sri Aurobindo a toujours voulu y mĂȘler son yoga. Il est trĂšs facile, seul, de vivre dans la parfaite illusion de la maĂźtrise de soi. Mais ce pouvoir d’immobilitĂ© intĂ©rieure a des applications beaucoup plus importantes ; nous voulons parler de notre propre vie psychologique. La grosse difficultĂ© du vital est qu’il s’identifie faussement Ă  tout ce qui semble sortir de lui. Il dit “ma peine”, ma “dĂ©pression”, mon “dĂ©sir” et se prend pour toutes sortes de petits “je” qui ne sont pas lui. Par exemple, nous sommes seul ou en compagnie de telle ou telle personne et nous sentons quelque chose qui nous tire ou qui cherche Ă  entrer en nous. Si nous attrapons la vibration nous nous retrouvons cinq minutes plus tard en train de lutter contre une dĂ©pression, d’avoir tel dĂ©sir, telle fĂ©brilitĂ©. Le chercheur qui a cultivĂ© le silence ne se laisse pas prendre Ă  cette fausse identification. Il a fini par dĂ©couvrir ce que Sri Aurobindo appelle le circumconscient. C’est une sorte d’atmosphĂšre individuelle ou d’enveloppe protectrice. C’est lĂ  que nous pourrons sentir et attraper les vibrations psychologiques avant qu’elles n’entrent. Notre culture du silence a créé une transparence suffisante pour que nous puissions les voir venir, puis les arrĂȘter au passage et les rejeter. Elles resteront Ă  tourner en rond dans le circumconscient et nous pourrons sentir trĂšs distinctement la colĂšre, le dĂ©sir, la dĂ©pression rĂŽder autour de nous. Nous serons surpris de voir qu’un jour certaines vibrations ne nous touchent plus. Ou encore, nous nous apercevrons que certains Ă©tats psychologiques dĂ©ferlent Ă  heure fixe ou se rĂ©pĂštent suivant certains mouvements cycliques que Sri Aurobindo ou la MĂšre appellent des formations, c’est Ă  dire un amalgame de vibrations qui a fini par acquĂ©rir une sorte de personnalitĂ© indĂ©pendante. Il y a mille expĂ©riences possibles, c’est un monde d’observations. La dĂ©couverte essentielle que nous aurons faite est qu’il y a peu de nous dans tout cela sauf une habitude Ă  rĂ©pondre. Tant que nous nous identifions faussement aux vibrations vitales, par ignorance, il est impossible de changer quoi que ce soit Ă  notre nature. Contrairement Ă  tous les dictons, la nature humaine peut-ĂȘtre changĂ©e car il n’est rien dans notre nature ou notre conscience qui ne soit inĂ©luctablement fixĂ©. Tout n’est qu’un jeu de forces et vibrations. C’est pourquoi le yoga de Sri Aurobindo envisage la possibilitĂ© d’un renversement total des rĂšgles qui gouvernent ordinairement les rĂ©actions de la conscience. La vraie mĂ©thode de la maĂźtrise vitale n’est pas chirurgicale mais pacificatrice on ne lutte pas vitalement contre elle mais on la neutralise par une paix silencieuse si vous Ă©tablissez la paix, Ă©crit Sri Aurobindo, il devient aisĂ© de nettoyer le vital. La paix est quelque chose de propre en soi, et si vous l’établissez, c’est une façon positive d’arriver au but. Chercher la boue seulement et nettoyer est un chemin nĂ©gatif. Les forces adverses p88-p92 18. Il est une autre difficultĂ©, car les vibrations qui viennent des gens ou du vital universel ne sont pas seules Ă  dĂ©ranger le chercheur. Il est un type de vibration d’une qualitĂ© particuliĂšre qui se distingue par sa soudainetĂ© et sa violence. En quelques instants il sera “un autre homme” ayant tout oubliĂ©, ses efforts, son but comme si tout Ă©tait dĂ©pourvu de sens, dĂ©composĂ©. C’est ce que Sri Aurobindo et la MĂšre appellent les forces adverses. Ce sont des forces trĂšs conscientes, dont le seul but apparemment, est de dĂ©courager le chercheur ou de le dĂ©tourner du chemin qu’il s’est choisi. Le premier symptĂŽme de leur prĂ©sence est que la joie se voile, la conscience se voile et tout est enveloppĂ© dans une atmosphĂšre de drame. DĂšs qu’il y a souffrance on peut ĂȘtre sĂ»r que l’ennemi est lĂ . Leur premier soin, gĂ©nĂ©ralement, est de nous pousser Ă  des dĂ©cisions subites, extrĂȘmes irrĂ©vocables. C’est une vibration aiguĂ« qui veut s’exĂ©cuter immĂ©diatement. On dĂ©couvre que l’on est capable de descendre aussi bas que l’on est montĂ© haut. Bien des Ă©cailles nous tombent des yeux et, comme dit Sri Aurobindo, notre vertu est d’une prĂ©tentieuse impuretĂ©. Toutes sortes de noms dĂ©moniaques et “noirs” ont donc Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s Ă  ces forces adverses dans l’histoire spirituelle du monde. L’expĂ©rience nous montre que ces forces perturbatrices ont leur place dans l’économie universelle et qu’elles ne sont perturbatrices qu’au niveau de notre petite conscience momentanĂ©e. Pour l’individu comme pour le monde, ces forces peu gracieuses sont des instruments de progrĂšs. ” Ce par quoi tu tombes est cela mĂȘme par quoi tu t’élĂšves” dit le Kularnava Tantra dans sa sagesse. Pour l’ñme en voie de croissance, pour l’Esprit au-dedans de nous, les difficultĂ©s, les obstacles, les attaques ne seraient-ils pas un moyen de grandir, d’intensifier sa force, d’élargir son expĂ©rience, de s’entraĂźner Ă  la victoire spirituelle ? La VĂ©ritĂ© bouge, elle a des jambes et les princes des tĂ©nĂšbres sont lĂ  pour veiller Ă  ce qu’elle ne s’endorme pas. Les nĂ©gations de Dieu nous sont aussi utiles que ses affirmations dit Sri Aurobindo. L’Adversaire ne disparaĂźtra pas dit la MĂšre que lorsqu’il ne sera plus nĂ©cessaire dans le monde. Et nous savons trĂšs bien qu’il est nĂ©cessaire, comme la pierre de touche pour l’or, pour voir si l’on est vrai. La mĂ©thode vis Ă  vis des forces adverses est la mĂȘme que pour les autres vibrations silence, immobilitĂ© intĂ©rieure qui laisse passer la vague. Nous pourrons ĂȘtre secouĂ©s et, portant, tout au fond, nous sentirons ce “tĂ©moin” en nous, qui n’est pas touchĂ©. Pratiquement, le chercheur du yoga intĂ©gral sera beaucoup plus exposĂ© que les autres. Sri Aurobindo disait souvent que son yoga est une bataille parce qu’il veut tout englober dans sa conscience. Il n’y a pas rien qu’un passage Ă  forcer vers la bĂ©atitude du haut mais beaucoup de passages; Ă  droite, Ă  gauche et en bas et Ă  tous les niveaux de notre ĂȘtre et plus d’un trĂ©sor Ă  dĂ©couvrir. Le vital vrai p92-p100 y a donc un passage Ă  franchir si nous voulons trouver la vraie force de vie derriĂšre la vie troublĂ©e de l’homme frontal. Suivant les spiritualitĂ©s traditionnelles, ce passage s’accompagne de toutes sortes de mortifications et de renoncements. Nous avons autre chose en vue. Nous ne cherchons pas Ă  quitter la vie mais Ă  l’élargir. Le yoga est un plus grand art de vivre » disait Sri Aurobindo. L’attitude de l’ascĂšte qui dit “Je ne veux rien” et l’attitude de l’homme du monde qui dit “je veux cette chose” sont les mĂȘmes, observe la MĂšre. L’un peut ĂȘtre aussi attachĂ© Ă  son renoncement que l’autre Ă  sa possession. En fait, tant que l’on a besoin de renoncer Ă  quoi que ce soit on n’est pas prĂȘt. On est encore jusqu’au cou dans les dualitĂ©s. Si nous avons dĂ©masquĂ© ce simple point, nous aurons saisi tout le fonctionnement du vital du haut en bas la souffrance, la privation autant que l’abondance l’intĂ©ressent autant que la joie, la haine autant que l’amour, la torture autant que l’extase, dans tous les cas il s’engraisse. Nous avons saisi un autre travers du vital de surface c’est un incorrigible charlatan. Nous savons tous cela et pourtant nous sommes toujours d’incorrigibles sentimentaux. Il prend la force de ses sentiments pour la force de la vĂ©ritĂ©. Une autre observation qui dĂ©coule de la premiĂšre s’impose assez vite Ă  nous c’est la complĂšte impuissance du vital Ă  aider autrui ou tout simplement Ă  communiquer avec les autres sauf quand il y a conjonction d’égoĂŻsmes. En rĂ©alitĂ© le vital ne cherche pas Ă  aider, il cherche Ă  prendre, toujours, de toutes les façons. Nos peines et nos souffrances sont toujours le signe d’un mĂ©lange et donc toujours mensongers. Seule la joie est vraie. Nous protesterons au nom de nos sentiments et dirons ” Mais le Coeur ?”. Justement, le coeur est-il lieu plus mĂ©langĂ© ? En outre il s’essouffle vite et ce sera notre troisiĂšme observation. Pour une conscience cosmique dans son Ă©tat de connaissance complĂšte et d’expĂ©rience complĂšte, tous les contacts sont perçus comme une joie, Ânanda. Seule l’étroitesse de conscience, l’insuffisance de conscience est la cause de tous nos maux, moraux et mĂȘme physiques, et de cette sempiternelle tragi-comĂ©die de l’existence. Le chercheur ne sera plus dupe du jeu Ă©quivoque qui se dĂ©roule dans son vital de surface mais il gardera longtemps encore l’habitude de rĂ©pondre aux mille petites vibrations biologico-sentimentales qui font la ronde autour. C’est un passage assez long comme de passer du mental rabĂącheur au silence mental. Mais lĂ  aussi, il sera aidĂ© par la Force descendante qui contribuera puissamment Ă  Ă©tablir un rythme nouveau en lui. Il remarquera que s’il fait seulement un tout petit pas en avant l’Aide d’en haut en fera dix vers lui comme s’il Ă©tait attendu. En rĂ©alitĂ© le chercheur n’obĂ©it pas Ă  un impĂ©ratif austĂšre et nĂ©gatif il suit une poussĂ©e positive de son ĂȘtre il grandit rĂ©ellement et les normes d’hier ou les plaisirs d’avant-hier lui semblent aussi minces qu’une diĂšte de nourrisson- Il n’est pas Ă  l’aise lĂ  dedans, il a mieux Ă  faire, mieux Ă  vivre. DerriĂšre ce vital infantile, inquiet, vite Ă©puisĂ© nous dĂ©couvrons un vital calme et puissant- ce que Sri Aurobindo appelle le vital vrai. Nous entrons dans un Ă©tat de concentration tranquille, spontanĂ©e, comme peut l’ĂȘtre la mer sous le jeu des vagues. Cette immobilitĂ© est une puissance concentrĂ©e qui peut mettre en mouvement tous les actes, supporter tous les chocs sans perdre son repos. C’est une intarissable source d’énergie. Les capacitĂ©s de travail et mĂȘme d’effort physique sont dĂ©cuplĂ©es. La nourriture et le sommeil cessent d’ĂȘtre les sources uniques de renouvellement des Ă©nergies. D’autres pouvoirs qui passent pour “miraculeux” peuvent se manifester. Il n’y a pas lieu d’en parler ici, mieux vaut faire soi-mĂȘme l’expĂ©rience. Dans cette immobilitĂ© un autre signe s’établira d’une façon permanente l’absence de souffrance et une sorte de joie inaltĂ©rable. Le chercheur qui aura Ă©tabli quelque immobilitĂ© verra que celle-ci dissout les chocs parce qu’il est large, qu’il n’est plus un petit individu serrĂ© sur lui-mĂȘme. Avec l’expĂ©rience du yoga, la conscience s’élargit dans toutes les directions-autour, au-dessous, au-dessus- et dans chaque direction, Ă  l’infini. Sa base est un vide infini ou un silence infini mais dans ce vide ou ce silence tout peut se manifester la Paix, la LibertĂ©, le Pouvoir, la LumiĂšre, la Connaissance, la Joie. DĂšs qu’il y a souffrance de quelque ordre que ce soit, c’est le signe immĂ©diat d’un rĂ©trĂ©cissement de l’ĂȘtre et d’une perte de conscience. Quand le chercheur s’élĂšvera dans le Supraconscient il comprendra que les intensitĂ©s de l’Esprit peuvent aussi ĂȘtre foudroyantes. en rĂ©alitĂ© c’est toujours la mĂȘme Force, divine, la mĂȘme Conscience-Force , en haut, en bas , dans la MatiĂšre ou dans la Vie ou dans le Mental ou plus haut, mais plus Elle descend plus Elle est obscurcie, dĂ©formĂ©e , fragmentĂ©e. 7 Le centre psychique ______________________ p101-p120 20. Le mental n’est pas nous, puisque toutes nos pensĂ©es viennent d’un Mental plus vaste que le nĂŽtre, universel. Le vital n’est pas nous, ni nos sentiments ni nos actes, puisque toutes les impulsions viennent d’un Vital plus large que le nĂŽtre, universel. Ce corps non plus, n’est pas nous, car ses composants viennent d’une MatiĂšre et obĂ©issent Ă  des lois plus grandes que les NĂŽtres, universelles. Quelle est donc cette chose en nous qui fait que nous sommes “je” , mĂȘme si tout le reste s’écroulait ? Et surtout qui est “je” quand tout le reste s’écroule, parce que c’est l’heure de notre vĂ©ritĂ©. Au cours de notre reconnaissance, nous avons observĂ© divers centres ou niveaux de conscience et nous avons vu que, derriĂšre ces centres, il y avait une conscience-force qui se mouvait et qui reliait nos divers Ă©tats d’ĂȘtre et nous avons senti que ce courant de force, ou de conscience, Ă©tait la rĂ©alitĂ© fondamentale de notre ĂȘtre derriĂšre tous nos Ă©tats. Qui donc est conscient en nous ? La vĂ©ritĂ© est double. En aucun cas nous ne sommes des marionnettes. Nous avons ce que Sri Aurobindo appelle l’ĂȘtre psychique et un centre cosmique ou ĂȘtre central. Etape par Ă©tape nous devons retrouver l’un et l’autre et devenir le MaĂźtre de tous nos Ă©tats. Pour l’instant nous irons seulement Ă  la dĂ©couverte de notre centre individuel, le psychique, que d’autres appellent Ăąme. C’est Ă  la fois la chose la plus simple du monde et la plus difficile. La plus simple parce qu’un enfant comprend cela, il vit cela spontanĂ©ment. Il vit dans son ĂȘtre psychique. La plus difficile, parce que cette spontanĂ©itĂ© est bientĂŽt recouverte par toutes sortes d’idĂ©es, de sentiments. Alors on commence Ă  parler “d’ñme”, c’est Ă  dire qu’on y comprend plus rien. Toutes les souffrances de l’adolescence sont justement l’histoire d’un lent emprisonnement psychique. Toutes les difficultĂ©s du chercheur sont l’histoire inverse d’une lente extirpation de tous les mĂ©langes mentaux et vitaux. Mais ce n’est pas seulement un voyage Ă  l’envers car on ne revient jamais en arriĂšre et au bout du voyage on ne retrouve pas l’enfant psychique mais une royautĂ© consciente. Car le psychique est un ĂȘtre, il grandit, il est le miracle d’une enfance Ă©ternelle dans un royaume de plus en plus vaste. Il est “dedans comme un enfant qui doit naĂźtre“. dit le Rig-Veda La naissance psychique p103-p109 21. Les premiĂšres manifestations du psychique sont la joie et l’amour. Une joie tranquille, profonde, comme la mer. La joie profonde n’a besoin de rien pour ĂȘtre, elle est. Un amour qui n’a besoins de rien pour ĂȘtre, il est. Il est invulnĂ©rable, rien ne le touche. Rien n’est bas pour lui, ni haut, ni pur, ni impur. Il est lĂ©ger, rien ne lui pĂšse. Il est invulnĂ©rable, rien ne le touche. Il est tranquille, tranquille comme un petit souffle au fond de l’ĂȘtre. Il est Dieu en nous. Pour l’oeil qui voit, voilĂ  comment le psychisme apparaĂźt Quand on regarde quelqu’un qui est conscient de son Ăąme et qui vit dans son Ăąme, dit la MĂšre, on a l’impression de descendre, d’entrer profondĂ©ment, profondĂ©ment dans la personne, loin, trĂšs loin, dedans tandis que, gĂ©nĂ©ralement, quand on regarde les yeux des gens, il y a des yeux oĂč l’on n’entre pas, c’est fermĂ© comme une porte. Il y a des yeux qui sont ouverts, on entre, puis on rencontre derriĂšre, assez prĂšs, quelque chose qui vibre, qui brille, qui scintille. C’est son vital. Pour trouver l’ñme, il faut se reculer de la surface, se retirer profondĂ©ment, descendre dans un trou trĂšs profond, silencieux, immobile, ça c’est l’ñme. Mais ce sont lĂ  des signes seulement. Comment ouvrir les portes du psychisme ? Car il est bien cachĂ©. Tout d’abord il est cachĂ© par nos idĂ©es, nos sentiments qui le pillent et le singent sans merci. Il est aussi happĂ© par le vital qui en fait ses brillantes exaltations, ses Ă©motions “divines” et palpitantes, ses amours accaparantes. Il est mis en cage par le mental qui en fait ses idĂ©aux exclusifs, ses philanthropies infaillibles, ses morales cadenassĂ©es; et des Eglises, d’innombrables Eglises qui le mettent en articles et en dogmes. OĂč est le psychisme la dedans ? Le gros Ă©cueil, c’est quand il sort de sa cachette une seconde. Il jette une telle gloire sur tout ce qu’il touche que nous confondons sa lumineuse vĂ©ritĂ© avec la circonstance de la rĂ©vĂ©lation. Tel qui eut la rĂ©vĂ©lation de son psychisme, un jour en Ă©coutant Beethoven, dira la musique, rien que la musique est divine ici bas. Tel autre, qui aura senti son Ăąme dans l’immensitĂ© de la mer se fera une religion du grand large et tel autre dira mon prophĂšte, ma chapelle, mon Ă©vangile. Chacun bĂątit ainsi sa construction autour du noyau d’expĂ©rience. Mais le psychisme est libre merveilleusement libre de tout. Le monde va ainsi, accablĂ© de demi-vĂ©ritĂ©s qui sont plus lourdes que des mensonges. Si l’on veut avoir l’expĂ©rience du psychique dans sa puretĂ© cristalline, il faut faire une transparence en soi car, dĂšs que l’on est clair, la VĂ©ritĂ© Ă©merge spontanĂ©ment, la vision, la joie, tout. La VĂ©ritĂ© est la chose la plus naturelle qui soit au monde. C’est le reste qui brouille tout, le mental et le vital. Toutes les disciplines spirituelles dignes de ce nom ne doivent tendre, finalement, qu’à ce point naturel oĂč nous n’avons plus besoin d’efforts. Le chercheur n’essaiera pas d’entrer dans le brouillage du mental moral, ni de faire l’impossible tri du bien et du mal pour dĂ©gager le psychisme. C’est ce que Sri Aurobindo appelle un changement de conscience. Dans cette transparence, les vieux plis de l’ĂȘtre se dĂ©feront tranquillement et nous sentirons une autre position de la conscience, pas une position intellectuelle, un centre de gravitĂ©. A hauteur du coeur, mais plus profond que le centre vital du coeur nous sentirons une zone de concentration plus intense que les autres, qui est comme leur point de convergence- c’est le centre psychique. Quelque chose s’allume au centre, comme un feu – Agni. C’est le vrai” je” en nous. On dit “prĂ©sence ” mais c’est plutĂŽt comme une absence poignante, comme un trou vivant que l’on porte dedans et qui chauffe, qui brĂ»le, qui pousse de plus en plus et qui finit par devenir rĂ©el et seulement rĂ©el dans un monde oĂč l’on se demande si les hommes vivent ou font semblant. Il faut le dĂ©gager avec patience de son propre corps dit l’Upanishad. C’est lui “l’enfant enfermĂ© dans la caverne secrĂšte” dont parle le Rig Veda .1, “le fils du ciel par le corps de la terre” ” lui qui est Ă©veillĂ© dans ceux qui dorment ” .” Il est comme la vie et comme le souffle de notre existence, il est comme notre enfant Ă©ternel” Il est comme “le Roi brillant qui nous Ă©tait cachĂ© C’est le Centre, le MaĂźtre, le lieu oĂč tout communique Un espace ensoleillĂ© oĂč tout est jamais connu. Si nous avons senti ce Soleil dedans, cette flamme, cette vie vivante – il y a tant de vies mortes – fĂ»t-ce une seconde dans une existence, tout est changĂ© ; c’est un souvenir devant lequel tous les autres sont pĂąles. C’est le Souvenir. Si nous sommes fidĂšles Ă  cet Agni qui brĂ»le, il grandira de plus en plus, comme un ĂȘtre vivant dans notre chaire. Une sensation terrible de quelque chose qui empĂȘche de voir et de passer; on essaie de passer au travers et puis on est en prĂ©sence d’un mur dit la MĂšre. Puis, Ă  force de besoin, Ă  force de vouloir, la tension psychique, un jour, atteindra son point de renversement et nous aurons l’expĂ©rience. Quelque chose bascule dans la conscience. Au lieu d’ĂȘtre dehors et de chercher Ă  voir dedans, on est dedans et, de la minute oĂč on est dedans, absolument tout change, complĂštement. Tout ce qui vous paraissait vrai, naturel, normal, rĂ©el, tangible, tout cela immĂ©diatement vous paraĂźt trĂšs grotesque, trĂšs drĂŽle, trĂšs irrĂ©el, trĂšs absurde. Mais on a touchĂ© quelque chose qui est suprĂȘmement vrai et Ă©ternellement beau ; et cela on ne le perd plus. “Ô Feu, ĂŽ Agni, quand tu es bien portĂ© par nous, tu deviens la suprĂȘme croissance, la suprĂȘme expansion de notre ĂȘtre ; toute gloire et toute beautĂ© sont dans ta couleur dĂ©sirable, dans ta vision parfaite. Ô Ă©tendue, tu es la plĂ©nitude qui nous porte au bout du chemin, tu es une multitude de richesses rĂ©pandues de tous cĂŽtĂ©s” Rig-VĂ©da La MĂšre expliquait ainsi l’expĂ©rience 
 Alors toute la concentration, toute l’aspiration se rassemble en un faisceau et va poussant, poussant contre cette porte, poussant de plus en plus, avec une Ă©nergie croissante, jusqu’à ce que tout d’un coup, la porte cĂšde. Et on entre, comme prĂ©cipitĂ© dans la lumiĂšre. Alors on est vraiment nĂ©. La croissance psychique p109-p120 toutes les expĂ©riences, lorsque s’ouvre la porte du psychique, la plus immĂ©diate et la plus irrĂ©sistible est d’avoir toujours Ă©tĂ© et d’ĂȘtre pour toujours. On Ă©merge dans une autre dimension, oĂč l’on voit qu’on est vieux comme le monde et Ă©ternellement jeune et que cette vie est une expĂ©rience, un chaĂźnon, dans une succession ininterrompue d’expĂ©riences qui s’étendent derriĂšre nous et se perdent dans le futur. ” Vieux et usĂ© il devient jeune encore et encore ” dit le Rig-Veda Ce que l’on appelle communĂ©ment la rĂ©incarnation n’est pas propre Ă  l’enseignement de Sri Aurobindo ; toutes les sagesses anciennes en ont parlĂ©, de l’ExtrĂȘme-Orient Ă  l’Egypte et aux nĂ©oplatoniciens mais Sri Aurobindo lui donne un sens nouveau. DĂšs l’instant oĂč l’on sort de la petite vision momentanĂ©e d’une vie unique coupĂ©e par la mort, deux attitudes sont possibles ; ou bien on peut penser, avec les spiritualistes exclusifs, que toutes ces vies sont douloureuses et futiles dont il importe de se libĂ©rer au plus tĂŽt pour se reposer en Dieu, en Brahman ou en quelque Nirvana ; ou bien on peut croire avec Sri Aurobindo – une croyance qui repose sur une expĂ©rience – que l’ensemble de ces vies reprĂ©sente une croissance de conscience qui culmine dans un accomplissement terrestre ; autrement dit qu’il y a une Ă©volution de la conscience derriĂšre l’évolution des espĂšces et que cette Ă©volution spirituelle doit aboutir Ă  une rĂ©alisation individuelle et collective sur la terre. C’est hors du monde que les spiritualistes ont cherchĂ© la libĂ©ration et le salut. EnvisagĂ©e du point de vue d’une Ă©volution de la conscience, la rĂ©incarnation cesse d’ĂȘtre la ronde futile que d’aucuns y ont vu ou l’extravagance imaginative que d’autres en ont fait. Avec une clartĂ© toute occidentale Sri Aurobindo nous dĂ©barrasse du “roman feuilleton spirituel”, comme dit la MĂšre oĂč tant de connaissances sĂ©rieuses ont dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© depuis la fin de l’ñge des mystĂšres et il nous invite Ă  une expĂ©rimentation lucide tout simplement. Il ne s’agit pas de croire en la rĂ©incarnation mais d’en avoir l’expĂ©rience et d’abord de savoir dans quelles conditions l’expĂ©rience est possible. Pendant des vies et des vies le psychique grandit silencieusement derriĂšre la personnalitĂ© frontale. Quand celle-ci se dissout, il emmĂšne seulement l’essence de toutes ses expĂ©riences. Chaque vie reprĂ©sente donc un type d’expĂ©rience nous croyons faire beaucoup d’expĂ©riences mais c’est toujours la mĂȘme. Plus il grandira, plus la conscience-force s’individualisera en nous jusqu’au jour oĂč il jaillira au grand jour. Alors, il pourra prendre conscience directement du monde autour. Il sera le maĂźtre de la nature au lieu d’ĂȘtre son prisonnier endormi. Le yoga est le point de dĂ©veloppement oĂč nous passons des mĂ©andres de l’évolution naturelle Ă  une Ă©volution consciente et dirigĂ©e c’est un processus d’évolution concentrĂ©e. Sans rĂ©incarnation on s’explique mal, l’immense diffĂ©rence de degrĂ©s entre les Ăąmes, celle d’un souteneur, par exemple, et celle d’un Dante ou d’un François d’Assise. Mais mĂȘme parmi les ĂȘtres Ă©veillĂ©s il y a aussi d’énormes diffĂ©rences de degrĂ©s ; il est des Ăąmes, des consciences-forces tout juste nĂ©es et d’autres qui ont une individualitĂ© dĂ©jĂ  trĂšs formĂ©e ; des Ăąmes qui sont dans le premier Ă©clatement radieux de leur dĂ©couverte mais qui ne savent pas grand choses en dehors de leur joie rayonnante, qui n’ont pas de souvenir prĂ©cis de leur passĂ©, mĂȘme pas conscience des mondes qu’elles portent en elles. On peut ĂȘtre un yogi lumineux ou un saint qui vit dans son Ăąme et avoir un mental fruste, un vital refoulĂ©, un physique que l’on mĂ©prise. Le “salut” est peut-ĂȘtre rĂ©alisĂ© mais non la plĂ©nitude d’une vie intĂ©grale. A la dĂ©couverte psychique doit succĂ©der l’intĂ©gration psychique. Patiemment, lentement, aprĂšs avoir dĂ©couvert le royaume intĂ©rieur, il faudra coloniser et y adjoindre le royaume extĂ©rieur qui viendra s’intĂ©grer autour de ce nouveau centre si nous voulons une rĂ©alisation terrestre. Il faut que le psychique soit prĂ©sent Ă  nos activitĂ©s extĂ©rieures et c’est alors seulement que nous pourrons commencer Ă  parler de rĂ©incarnation et de souvenirs des vies passĂ©es, des souvenirs de moments d’ñme. Nous pourrons nous souvenir d’un cadre, d’un lieu, d’un costume, d’un dĂ©tail banal ce sont les seuls instants oĂč nous avons vĂ©cu, ou un vrai “je” a Ă©mergĂ© en nous. En des circonstances tragiques, de mĂȘme, le psychique peut Ă©merger. On sent comme une prĂ©sence derriĂšre, qui nous fait faire des choses dont nous serions tout Ă  fait incapables normalement. L’évolution ne consiste pas Ă  devenir de plus en plus saint ou de plus en plus intelligent mais de plus en plus conscient. Malheureusement, le plus souvent, nous nous contentons “d’une vie intĂ©rieure” dit-on et dehors nous vivons n’importe comment, par habitude. C’est le contraire d’un yoga intĂ©gral. Mais, si dĂšs le dĂ©but, au lieu de rejeter toutes les activitĂ©s mondaines pour nous plonger dans la seule quĂȘte de l’ñme nous avons tout embrassĂ© dans notre recherche, tous les niveaux de notre ĂȘtre, toute la vie, nous arriverons Ă  une vie intĂ©grale et intĂ©grĂ©e, tandis que si l’on a tout exclu pour arriver Ă  des fins dites “spirituelles” il est trĂšs difficile de revenir sur ses pas pour dĂ©brider le mental et l’universaliser. La rĂ©alisation psychique ou dĂ©couverte de l’ñme n’est donc pas une fin pour le chercheur c’est le tout petit commencement seulement d’un autre voyage qui s’accomplit dans la conscience de plus en plus vaste. Comme l’annonce Sri Aurobindo, nous aurons assez grandi pour infuser assez de conscience dans ce corps afin qu’il participe, lui aussi, Ă  l’immortalitĂ© psychique. Tout et toujours, est une question de conscience, pour notre vie mentale, vitale, et physique, comme pour notre sommeil et notre mort et notre immortalitĂ©. La conscience est le moyen, la conscience est la clĂ©, la conscience est la fin. ->Sri Aurobindo ou l’aventure de la conscience – 2iĂšme partie . Le Triangle des Bermudes est le secteur le plus mystĂ©rieux de notre planĂšte pour l'aĂ©ronautique et la marine. De nombreux mythes et lĂ©gendes accompagnent des thĂ©ories plus pragmatiques et des tĂ©moignages mystĂ©rieux. 3 points Miami, P... Le cinĂ©ma de science fiction s'inspire largement de l'astronomie, certains films proposant des voyages intergalactiques Ă  travers le cosmos. Les faits Ă©voquĂ©s dans ses films seront-ils un jour rĂ©alisables ? Pourrions-nous nous tĂ©... Du Loch Ness, en Ecosse, jusqu'Ă  la cĂŽte Ouest du Canada, des personnes affirment avoir aperçu des crĂ©atures aquatiques mystĂ©rieuses. Est-il possible qu'elles aient entrevu l'un des derniers dinosaures sur Terre ou une crĂ©ature myth... 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